Cette «cupidité» des sportifs tunisiens est frustrante. On veut tout gagner, sinon, le concours est discrédité. Le Cnot a publié récemment la liste des lauréats de la seconde édition du «Flambeau d'or». Plus de 12 athlètes et fédérations ont obtenu la consécration suprême aux côtés d'autres athlètes. Fédérations et clubs ont obtenu les 2e et 3e places. Ce référendum a été contesté par maintes personnes du paysage sportif et franchement, on ne comprend pas pourquoi. Contrairement à d'autres référendums faits sur mesure et réducteurs, le «Flambeau d'or» a une qualité. Il est ouvert et spécialisé. On a 12 catégories de prix (c'est bien exhaustif vu que le sport est un domaine multi-spécialités) et dans chaque catégorie, on a un ordre de la 1ère à la 3e place. Plus de 12 «podiums» et 36 lauréats qui représentent, à notre avis, l'ensemble de la population des sportifs qui ont marqué l'année 2015. Si 12 lauréats supérieurs et 36 honorés ne reflètent pas la saison sportive, on se demande qui va l'être. Quant à la méthodologie adoptée pour le classement, elle peut être discutée et améliorée dans l'avenir. Mais il faut déjà savoir que pour chaque catégorie de prix, on a plusieurs critères pondérés, donc cette approche «multi-critères» permet d'évaluer en grande partie les potentialités des athlètes. Toujours avec cette méthodologie, la population des votants est celle des journalistes et médias sportifs. Une population vaste en nombre et en même temps hétérogène. Peut-être que si on sollicite d'autres intervenants en sport, ce sera plus intéressant et plus représentatif, mais le fait qu'il y ait un grand nombre de journalistes sportifs votants est une bonne chose. Qui mieux que les journalistes sportifs est plus proche de l'actualité sportive et mieux informé ? Cette expérience peut être améliorée, mais faut-il d'abord stabiliser et soutenir cette tradition sportive. Nous qui n'avons pas de grandes traditions dans les concours sportifs (à part l'expérience de quelques journaux à travers le passé) de haut niveau et qui ne concernent pas uniquement le football. On veut tout... Les résultats du «flambeau olympique» n'ont pas satisfait, par exemple, la FT Haltérophilie, qui ont remporté 4 concours sur douze et qui se sont retrouvés aussi sur le podium d'autres catégories. Dans l'ensemble, les haltérophiles sont les mieux distingués dans les 12 catégories au flambeau d'or. Pourquoi alors crier au scandale ? Pourquoi dénoncer l'injustice quand on a été primé 4 fois ? Finalement, on devra laisser les autres athlètes jouer leurs chances et être récompensés. Aucun concours sportif dans le monde ne prime une seule structure sportive ni un seul champion. Et cela parce qu'on sait bien que le marché du sport est si vaste et que la performance est un concept qui peut être décliné. Rien ne plaît aussi à certains managers d'athlètes qui portent différentes casquettes et qui nous cassent la tête chaque fois qu'ils viennent sur un plateau télé. Ils veulent que le ministère des Sports, organe étatique qui n'a pas un budget illimité, verse la totalité de ses fonds au profit d'un seul athlète. Ils sont là pour nous donner chaque fois des leçons de procédures budgétaires, de sport de haut niveau, de journalisme sportif... Rien ne plaît à ces gens!