Sorti de son silence, il a exprimé son ras-le-bol avant de mettre les voiles ! Après la «fuite» du lutteur Slim Trabelsi qui a quitté le stage de la sélection nationale l'été dernier, précisément deux mois avant le coup d'envoi des Jeux olympiques de Rio, pour aller s'installer en France, c'est au tour d'un autre athlète d'annoncer sa retraite anticipée. Il s'agit cette fois-ci de Mohamed Saadaoui, l'un des piliers de notre sélection de lutte. Mohamed Saadaoui (86kg), qui a exprimé pas mal de fois son malaise récurrent, a décidé de sortir de son silence et de parler franchement sur les réseaux sociaux: «Aujourd'hui, je n'arrive plus à gagner ma vie grâce au sport. C'est vraiment malheureux et inacceptable pour un athlète qui n'a épargné aucun effort pour hisser haut le drapeau tunisien et honorer son pays». «Nous vivons pour le sport, mais le sport ne nous fait pas vivre» «J'ai souvent souffert en silence et sans faire de polémique. Mais maintenant, j'ai décidé de réagir et de quitter le giron de la discipline. Je voudrais remercier toutes les personnes avec qui j'ai travaillé. Je pense qu'il est temps de penser à mon avenir. Malheureusement en Tunisie, nous vivons pour le sport, mais le sport ne nous fait pas vivre». Médaillé d'or lors du dernier tournoi préolympique «Afrique-Océanie» à Alger, le jeune lutteur Mohamed Saadaoui ne compte pas revenir sur sa décision, malgré les bons offices des membres de la Fédération tunisienne de lutte. Aujourd'hui, et outre cette situation, la retraite anticipée des athlètes est devenue inquiétante. Quelles que soient les raisons, le départ de Mohamed Saadaoui n'est que la partie visible de l'iceberg. Pour cela, il est temps que la tutelle révise ses plans pour offrir un meilleur cadre aux sportifs de haut niveau.