La dépouille du migrant tunisien Abdelkader Dhibi est arrivée, vendredi soir, à l'aéroport international de Tunis-Carthage, avant son transfert vers sa ville natale, Kasserine, où il sera inhumé dimanche. De nombreux proches, membres de la famille et voisins, venus de Kasserine et de Tunis, se sont rassemblés à l'aéroport pour lui rendre hommage. Ils ont dénoncé un « crime odieux » et « raciste », imputant la responsabilité à la police française ainsi qu'à des membres de la communauté algérienne avec lesquels le défunt vivait et travaillait. Dans une déclaration à la presse, la famille du défunt a salué la position officielle exprimée par le président de la République, Kaïs Saïed, ainsi que par le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l'étranger. La Tunisie a fermement condamné la mort de Dhibi et a appelé les autorités françaises à diligenter une enquête sérieuse sur les circonstances du drame, afin de garantir les droits du défunt et de sa famille. La mère de la victime, Halima Messbah Ouanassi, qui portait le drapeau tunisien sur les épaules, a confié qu'elle était « encore sous le choc », tout en remerciant le chef de l'Etat pour l'intérêt porté à l'affaire. L'oncle du défunt, Houssein Dhibi, 78 ans, s'est dit « profondément ému » et « inquiet », rappelant que son neveu avait récemment été en conflit avec son employeur et certains membres de la communauté algérienne, après avoir été expulsé de son logement et licencié de son travail. Abdelkader Dhibi est décédé mardi dernier à Marseille, abattu par plusieurs tirs de la police française après une dispute en plein centre-ville. Mercredi, le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l'étranger a convoqué le chargé d'affaires de l'ambassade de France à Tunis, en l'absence de l'ambassadrice, pour lui transmettre une « vive protestation » contre ce qu'il a qualifié d'« acte injustifié ». Le ministère a également demandé à l'ambassadeur de Tunisie à Paris de notifier la même position aux autorités françaises, insistant sur l'ouverture d'une enquête « rapide et sérieuse ». Parallèlement, un collectif d'avocats tunisiens a annoncé qu'il prendra en charge la défense des droits du défunt devant la justice française.