Le 19 mars prochain, le programme de la manifestation «Semmama, Capitale universelle de la culture montagnarde» sera annoncé. La région verra la naissance du premier centre culturel de montagne en Tunisie et dans le monde arabe. Farouche défenseur de la culture montagnarde, Adnène Helali a commencé depuis 2001 à mettre en valeur cette culture par l'organisation de la journée de la montagne. Par la suite, il a étendu ses activités pour organiser le festival des bergers qui fête sa 6e édition cette année, celui du romarin ainsi que plusieurs «descentes culturelles» qui se sont suivies et où on a vu la participation d'un grand nombre d'artistes tunisiens. Le dernier rendez-vous de cette descente a été le dimanche 29 janvier avec la participation de Yasser Jeradi, Bendir Man et Hamzaoui entre autres. «L'objectif de toutes ces manifestations est de contrecarrer l'obscurantisme sur place». «Dans la confrontation avec le terrorisme, la culture est une arme indispensable dans ces montagnes et nous soutenons sur les lieux notre armée et notre garde nationale», déclare-t-il. Mais le projet de Adnène Helali est de faire de Semama la «Capitale universelle de la culture montagnarde». «C'est un projet qui met en valeur la culture des montagnards et des bergers en Tunisie, dit l'activiste culturel. C'est aussi un projet culturel pour lutter contre le terrorisme dans les montagnes de Kasserine. Les détails de la programmation de cette manifestation seront annoncés à l'occasion de la marche des fleurs qui aura lieu sur l'avenue Habib-Bourguiba le 19 mars prochain. Une manifestation à laquelle participeront 1.000 jeunes et enfants, habitant les montagnes de la Tunisie. Ces jeunes artistes représentent notre concept d'une capitale culturelle alternative et rebelle, en quelque sorte, pas uniquement contre le terrorisme, contre le passéisme culturel qui marginalise les habitants de la montagne». Un rêve qui sera concrétisé, surtout que la Fondation Olfa Rambourg vient d'adopter ce projet et de procéder à son financement pour en faire le premier centre culturel de montagne en Tunisie et dans le monde arabe. Ce projet vient aussi dénoncer le concept classique de capitale culturelle tel qu'on le connaît : «Le concept de capitale culturelle qui se passe dans une ville avec toutes ses commodités et ses hôtels cinq étoiles est pour moi un concept folklorique», poursuit Adnèn Helali. D'ailleurs, on est en train de vivre au rythme de l'échec de Sfax Capitale culturelle malgré tout ce qui a été fait pour que ça soit réussi. L'idée est qu'une capitale culturelle ne doit pas être forcément une ville, ça peut être aussi un village ou une montagne. On propose la région de Semmama et on a les moyens de meubler cette manifestation avec le soutien de la Fondation Olfa Rambourg qui a déjà proposé le chantier du premier centre culturel montagnard, projet inédit dans tout le monde arabe. Car, dans le monde arabe, la montagne est synonyme d'oubli et de marginalisation. Le résultat est que ces régions sont devenues des abris pour les terroristes. Car, nous le savons trop bien : la nature a horreur du vide et de l'oubli.