M. Mohamed Ali Nafti, Ministre des Affaires Etrangères, de la Migration et des Tunisiens à l'Etranger, a prononcé, le samedi 27 septembre 2025, la déclaration de la Tunisie devant l'Assemblée générale des Nations Unies, dans le cadre de sa participation au débat général de la 80e session, tenue à New York sous le thème : « Mieux ensemble : quatre-vingts ans et au-delà pour la paix, le développement et les droits de l'Homme ». La déclaration de la Tunisie a comporté en particulier les messages suivants : Soutien de la Tunisie à l'initiative du Secrétaire général de l'ONU « Nations Unies 80 », visant à réformer et développer l'action onusienne, à réhabiliter la légitimité internationale et à renouveler la confiance dans le multilatéralisme. Réaffirmation de l'attachement de la Tunisie au multilatéralisme et à la responsabilité partagée dans la gestion des changements rapides et des défis mondiaux. Cela se traduit par la proclamation de l'année 2025 comme « Année du renforcement du multilatéralisme et de la coopération avec le système de l'ONU ». Réitération de l'engagement de la Tunisie à soutenir le peuple palestinien dans sa lutte pour recouvrer ses droits inaliénables et imprescriptibles, en premier lieu son droit à l'autodétermination et à l'établissement de son Etat indépendant et souverain sur l'ensemble du territoire palestinien, avec Al-Qods Al-Charif comme capitale. La Tunisie a également dénoncé l'annonce de l'entité occupante de sa volonté de réoccuper totalement la bande de Gaza et de pousser le peuple palestinien à abandonner sa terre. Valorisation de la vague d'actes de reconnaissance internationale de l'Etat de Palestine, désormais reconnus par plus de 150 Etats, en rappelant que la Palestine est un Etat en vertu du droit international, et que cette reconnaissance ne crée pas ce droit mais le confirme et le renforcé.La vérité est claire et le droit est évident. Appel à la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour lever le blocus sur Gaza et sur tous les territoires palestiniens, mettre fin à la famine, garantir l'acheminement effectif de l'aide et protéger ses bénéficiaires. La Tunisie a exprimé sa profonde déception face à l'incapacité du Conseil de Sécurité à mettre un terme à la tragédie humanitaire, au génocide et à la politique d'affamement dont souffre le peuple palestinien résilient. Appel urgent au Conseil de Sécurité pour mettre fin aux violations répétées qui ont visé plusieurs pays de la région : Syrie, Liban, Iran et récemment le Qatar. Nécessité de reconstruire les relations internationales sur les bases de la solidarité, de la coopération constructive, de la justice, du respect mutuel, de la non-ingérence et du respect de la souveraineté nationale. Appel à une réforme globale et en profondeur du système de financement international et de ses institutions, à travers la mise en place de mécanismes innovants. Réaffirmation de l'importance de poursuivre les efforts pour récupérer les avoirs et fonds pillés et transférés illicitement à l'étranger, un droit souverain qui ne saurait se prescrire. Rappel de l'approche tunisienne face aux flux migratoires irréguliers, fondée sur le respect des droits humains dans leur acception universelle, le rejet de toutes les formes de discrimination raciale et de discours de haine, ainsi que le refus catégorique de voir la Tunisie devenir un pays de transit ou de séjour pour les migrants irréguliers, victimes des réseaux de traite des êtres humains. La Tunisie a souligné que la migration doit rester un choix et non une contrainte : lorsqu'elle est organisée, elle peut créer de la richesse, des emplois décents, préserver la dignité humaine et servir de levier au développement et au rapprochement entre les peuples. Attachement de la Tunisie aux valeurs des droits de l'Homme, des libertés publiques et individuelles, ainsi qu'au respect de sa souveraineté nationale et de son indépendance de décision et de choix populaires. Soutien de la Tunisie à la participation des jeunes et des femmes à l'élaboration des politiques et aux processus décisionnels, avec la garantie de l'égalité des chances et la lutte contre toutes les formes de violence et de discrimination. Rappel de la position ferme et de principe de la Tunisie en faveur des choix libres du peuple libyen souverain, en insistant sur le fait que la solution à la crise libyenne ne peut être que libyenne. Appel au respect de la souveraineté, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale de la Syrie, et au rejet de toute atteinte à son unité. Nécessité d'intensifier les efforts onusiens et internationaux pour trouver une solution politique au conflit au Yémen, et invitation aux parties soudanaises à privilégier le dialogue et les voies pacifiques pour surmonter la crise. Appel à aider l'Afrique à relever ses défis, à sortir des crises et à promouvoir les processus de stabilisation, de sécurité, de paix et de développement, dans le cadre d'une approche participative plaçant la stabilité et la sécurité de l'Afrique au premier rang des priorités. Réaffirmation de l'engagement de la Tunisie en faveur de la culture de la paix comme choix stratégique et principe constant de sa politique étrangère, ainsi que de sa participation active à toutes les initiatives visant à réaliser la sécurité et la stabilité des peuples de la région et du monde. À cet égard, la Tunisie a rappelé l'organisation, en coopération avec le Département des opérations de paix des Nations Unies, de la conférence internationale sur « Le rôle des forces armées dans la protection des civils dans les opérations de maintien de la paix » les 10 et 11 juillet 2025. D'après communiqué