«Le projet pilote tuniso-qatari de transformation et de conditionnement de produits agricoles sera opérationnel, fin mai-début juin, et, devra, dans une première étape, concerner les exploitants spécialisés dans l'élevage d'escargots», a déclaré, hier, Rim Ben Mansour, représentante de la Fondation caritative qatarie «RAF», qui assure le financement de ce projet. «D'un coût de 2,6 millions de dinars, le projet se situant à l'entrée de la ville de Zaghouan, à 25 km de Tunis, couvre 10 hectares, dont un espace couvert de 1.221 m2. Il comporte un laboratoire et des espaces de collecte, de transformation, de conditionnement et d'exposition, outre des espaces dédiés à la formation», a-t-elle ajouté lors d'une journée d'étude sur l'héliciculture, organisée au siège de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), par la direction générale de la production agricole, relevant du ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche. «Les travaux de constructions, lancés en août 2016, ont enregistré un taux d'avancement de 65% et devraient s'achever vers la fin du mois de mars. L'implantation des machines et l'installation du matériel aura lieu début avril et les premiers tests de production seront lancés fin mai-début juin», a-t-elle encore précisé. Né d'un besoin d'encadrement, d'accompagnement et de financement exprimé par les petits exploitants éleveurs d'escargot, à travers la Société mutuelle d'héliciculture, «ce projet a été concrétisé grâce à une coopération entre le ministère de l'Agriculture, l'Agence de promotion des investissements agricoles et la fondation RAF et vise, essentiellement, à créer 70 postes d'emploi au sein du Centre et à assister 60 éleveurs. Il devra ainsi fournir à ces éleveurs l'encadrement nécessaire pour améliorer leur rendement et la qualité de leurs produits, mais également garantir des circuits de distribution à ces produits, tant à l'échelle nationale qu'internationale», a-t-elle lancé. Objectif : exportation de 800 t d'ici 2020 «Les orientations de la Tunisie en matière d'héliciculture, pour la période 2016-2020, consistent en la mise en place d'une plateforme de soutien et d'accompagnement aux éleveurs, l'accélération de l'élaboration d'un cahier des charges dédié au secteur et l'instauration d'une unité de transformation et de conditionnement, la promotion de l'investissement en héliciculture, la création de projets pilotes en la matière, le renforcement de la distribution et de la commercialisation, l'amélioration de la génétique des races élevées, la mise en place d'un système informatique de suivi économique et technique...», a noté Maroua Abdelli, ingénieure stagiaire au sein de la direction générale de la production animale, relevant de l'Utap. Quantitativement, il s'agit «de la mise en œuvre de 100 projets, la création de 100 postes d'emploi parmi les diplômés du supérieur, l'adhésion de tous les éleveurs dans la Société mutuelle d'héliciculture, l'exportation de 800 tonnes d'escargot élevé, d'ici la fin de 2020 et l'élaboration d'un guide technique d'héliciculture. L'enveloppe allouée à la concrétisation de ces orientations s'élève à 260.500 dinars», a-t-elle expliqué. Maroua Abdelli a également évoqué l'absence de statistiques actualisées à l'échelle nationale sur l'héliciculture, se contentant de faire savoir «qu'entre 2011 et 2012, seulement 50 projets ont été lancés, dont le sort demeure aujourd'hui inconnu». A l'échelle internationale, la consommation d'escargot a atteint 450.000 tonnes en 2014 et les prix de ce produit enregistrent annuellement une évolution de 2 à 3%, ce qui dénote de l'intérêt accordé à ce produit, à multiples utilisations (alimentation, cosmétique, industrie pharmaceutique...