Quel est le montant de la compensation alloué au cours de cette année et quels sont les produits alimentaires de base concernés? Le travail se poursuit pour mieux cibler les catégories à revenus limités qui ont droit à des prix modérés. Le pouvoir d'achat des citoyens a connu, au cours des dernières années, une chute sensible compte tenu de l'augmentation des prix de certains produits alimentaires et agricoles. Malgré les subventions fournies par l'Etat pour les produits de base alimentaires, les citoyens à revenus moyen et limité n'arrivent pas à s'en sortir. L'objectif des pouvoirs publics est de cibler de façon précise les catégories à faibles revenus pour continuer à bénéficier des produits subventionnés. Il s'est avéré, d'après les opérations de contrôle sur le terrain, que certains commerçants et fabricants de pâtisserie utilisent les produits compensés comme la farine et l'huile végétale destinés, en principe, aux ménages. Certains fast-foods et restaurants utilisent également l'huile végétale vendue à prix modéré, ce qui ne permet pas de la trouver dans plusieurs points de vente. Un travail en profondeur doit donc être effectué en vue de rationaliser davantage l'intervention de la Caisse générale de compensation dont les charges ont commencé, au fil des années, à être allégées. Des revenus modestes Aujourd'hui, plusieurs citoyens exercent des métiers pénibles qui ne sont pas bien rémunérés. Les besoins de la famille sont de plus en plus grands (transport, matériel électronique et électroménager) alors que le salaire n'évolue pas à un rythme rapide. Certaines personnes se débrouillent comme elles peuvent pour boucler le mois quitte à faire des travaux en marge de leur activité principale. En tout cas, l'Etat a alloué, au cours de cette année, un montant de 1.600 millions de dinars au titre de subvention des produits de base, soit la même valeur que celle de l'année précédente. Pour fixer ce montant, il a été tenu compte notamment de la moyenne du taux de change du dollar et du niveau des prix à l'échelle mondiale à l'importation ainsi que des quantités consommées des produits compensés. La subvention des céréales accapare, à elle seule, 1.277 MD. La Tunisie souffre depuis toujours d'un déficit structurel en matière de céréales, ce qui nécessite au recours à l'importation pour satisfaire une partie de ses besoins. Malgré l'amélioration des superficies emblavées en céréales et l'augmentation de la productivité, l'offre n'est pas encore en mesure de satisfaire une demande de plus en plus croissante. L'Etat doit intervenir pour préserver le pouvoir d'achat des consommateurs à revenus limités. Quant à l'huile végétale, la subvention est de 214 MD. Ce produit n'est pas toujours disponible dans les points de vente classiques, ce qui oblige les consommateurs à recourir à l'huile de soja ou de tournesol dont le prix est plus élevé que celui commercialisé pour les couches vulnérables car homologué par l'Etat. La subvention réservée au lait est, quant à elle, d'une valeur de 61 MD. Ce produit est considéré par toutes les familles comme nécessaire et doit être disponible tout au long de l'année. Pourtant, ces paquets de lait subventionnés sont utilisés par les cafés qui vendent un verre de lait au café au prix fort, particulièrement dans les zones huppées et les salons de thé. C'est le cas aussi des pâtes alimentaires et du couscous dont la subvention est de 34 MD. Il suffit de se rendre à n'importe quel restaurant pour constater que les restaurateurs utilisent ce produit compensé destiné aux ménages! Le sucre est compensé, quant à lui, à hauteur de 10 MD. Importé en devises pour satisfaire une partie de la demande, ce produit a connu une augmentation, compte tenu de sa valeur sur le marché mondial, ce qui a eu pour conséquence l'augmentation du coût de production pour les industries utilisant ce produit comme les unités des boissons non alcoolisées, de confiture et de pâtisserie. Même le papier scolaire est compensé à hauteur de 4 MD. L'objectif est de permettre à l'élève, même celui qui est issu d'une famille à revenus limités, de poursuivre ses études et d'acheter son cahier à prix modéré.