Reprise des activités au champ gazier « dans les prochains jours ». La crise à Kerkennah du champ gazier Chargui de Petrofac semble voir le bout du tunnel. Outre la régularisation de la situation des 266 chômeurs, l'Etat procédera prochainement au lancement de tout un plan de développement de la région comprenant, entre autres, la réalisation d'un nouveau port à Sidi Youssef et la création d'une société multiservice sur l'archipel. L'installation d'une station de dessalement d'eau suivra, un appel d'offre sera lancé au mois d'avril. Il semble que la visite de travail effectuée depuis lundi par le directeur exécutif de la production de la société tuniso-britannique de prospection et d'exploitation énergétique Petrofac, Rod Jewkes, a clarifié la situation, notamment quant aux engagements de l'Etat tunisien. Ce dernier, selon la ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Héla Cheikhrouhou, subit 75% des pertes engendrées par l'arrêt de la production du champ gazier. Cheikhrouhou a affirmé, hier lors d'une conférence de presse, que le gouvernement tient à honorer ses engagements, notamment ceux pris depuis septembre 2016 et stipulés dans l'accord conclu avec des organisations de la société civile et Petrofac, entre autres, à travers la régularisation de la situation de 266 chômeurs. Dans ce sens, le nouveau gouverneur de Sfax, Slim Tissaoui, en poste depuis fin décembre dernier, a précisé que dans une première étape, la situation de 68 chômeurs sera régularisée en ce mois de février, alors que pour les autres l'intégration sera effectuée sur deux étapes : janvier 2018 et janvier 2019. La conférence a connu la remarquable absence du directeur exécutif de l'exploitation à la division IES (Integrated Energy Services) au sein de la société britannique, Rob Jewkes, alors que sa présence était annoncée. Il serait « non habilité » à se prononcer au nom de Petrofac. Rob Jewkes aurait été accompagné du nouveau directeur général de Petrofac Tunisie, l'Anglais Roy Armisho, qui remplacera à partir du mois de mars le Tunisien Imed Dérouiche, promu en tant que Country Manager de Petrofac dans la région du Maghreb. Reprise imminente D'après la ministre de l'Energie, lors de la dernière séance de travail avec Jewkes, hier matin même, ce dernier a réaffirmé l'attachement de Petrofac à sa filiale tunisienne, tout en remarquant l'avancement notable dans les engagements tenus par le gouvernement et les autorités locales envers la société civile locale à Kerkennah. Cheikhrouhou a souligné que la reprise des activités au champ gazier est prévue ; « dans les prochains jours». Pour sa part, le gouverneur de Sfax a affirmé que le gouvernement va bientôt réaliser un nouveau port à Kerkennah, précisément à Sidi Youssef. Il a, de même, confirmé qu'il sera procédé à la création d'une société multiservices sur l'archipel et au lancement, au mois d'avril prochain, de l'appel d'offres relatif à la réalisation de la station de dessalement de l'eau dans la région. Une station qui permettra le déblocage de la production du gaz au champ Chargui. Plan de développement La ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables a souligné l'importance des ressources financières que draine l'activité de Petrofac pour les caisses de l'Etat et « capables de redresser les équilibres financiers du pays ». Et d'ajouter : « Le champ Chargui répond à 10% des besoins du pays en matière de gaz qui est dédié à la production de l'électricité, outre l'usage du gaz naturel dans le secteur industriel. Dans les cas d'arrêt de ce champ, la Tunisie est obligée d'importer ses besoins en gaz naturel depuis l'Algérie, ce qui nécessite un certain volume de devises à raison de 200 mille dollars par jour ». La ministre a souligné que les trois quart des pertes accusées en raison du blocage de la production de gaz à Chargui ; estimé à 400 mille dinars par jour, sont assumés par l'Etat tunisien. Elle a affirmé que le maintien de l'activité de la société Petrofac en Tunisie est, entre autres, un message positif aux investisseurs étrangers. Outre l'entrée en exploitation d'un nouveau loud, le lancement des projets du nouveau port et la création de la société multiservices et de la station de dessalement d'eau constituent un plan de développement de nature à rétablir la confiance entre les différents partenaires et confirment l'engagement de l'Etat à honorer ses engagements, a-t-elle ajouté. Par ailleurs et avant l'arrivée de Rob Jewkes, l'on a parlé de l'intention de la société britannique de réclamer des dédommagements vu les pertes subies par la société depuis la révolution à cause des arrêts répétitifs de production de son champ gazier... Jewkes, qui est arrivé en début d'après-midi lundi 13 février, a rencontré les ministres des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, Fadhel Abdelkefi, et des Finances Lamia Zribi, outre la ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Héla Cheikhrouhou. Une mission qui restaure la confiance en le gouvernement tunisien, mais qui reste critique si les engagements pris ne sont pas honorés dans les délais définis...