«Il y a seulement quelques années, avec seulement 10 dinars dans ma poche, je pouvais aller au marché et rentrer avec un couffin bien garni». Ce constat, nous l'avons tous plus ou moins fait, pour décrire à peu près la détérioration du pouvoir d'achat. Mais comment, dans une économie, les consommateurs perdent-ils le pouvoir d'achat ? Le pouvoir d'achat est la quantité de biens et de services qu'un ménage arrive à se procurer avec un revenu donné. Il dépend bien évidemment du revenu, mais également de l'évolution de l'indice des prix, ou de ce qui est appelé : le coût de la vie (le panier de la ménagère). Le revenu est non seulement ce que le salarié reçoit dans les mains, il englobe également les «aides sociales», desquelles, bien évidemment, il faudrait retrancher les impôts. Quant à lui, l'indice des prix est calculé à partir d'une sorte de panier composé de plusieurs produits que consomment généralement les ménages. En Tunisie, celui-ci est composé de 1.000 produits couramment achetés dans les 24 gouvernorats de la Tunisie. Il s'agit des dépenses en boissons (alcoolisées et non alcoolisées), en tabac, articles d'habillement et articles chaussants, logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles, ameublement, équipement ménager et entretien courant de la maison, santé, communication, loisirs et culture, enseignement, ainsi que d'autres biens et services. Selon l'Institut national de la statistique, l'indice des prix à la consommation (IPC) est un instrument qui sert à mesurer l'inflation et suivre l'évolution du niveau général des prix à la consommation. Il décrit l'évolution des prix des biens et services consommés par les ménages entre une période de base (2010 actuellement) et une période variable (mois courant). Et comme il s'agit de moyennes statistiques, c'est toujours difficile, pour certains, de constater une amélioration du pouvoir d'achat ou, pour d'autres, une détérioration du pouvoir d'achat. C'est donc parfois une question de perception, puisque la structure des dépenses varie d'une famille à une autre (la part du budget maison varie, par exemple, selon que l'on est propriétaire ou locataire). Sans conteste, les augmentations salariales ont eu un effet négatif sur l'IPC. C'est ce qu'on appelle l'inflation. Le principe est simple : si les salaires s'envolent plus rapidement que les gains de productivité, le coût du travail augmente et ces augmentations seront répercutées sur le prix final. En clair, si on ne produit pas assez, l'augmentation salariale crée de l'inflation. Mais bien évidemment, il existe d'autres raisons à l'envolée des prix. La plus évidente est celle relative à la dégringolade du dinar tunisien, qui engendre automatiquement une hausse des prix des produits importés.