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Perspectives de partenariat gagnant-gagnant Visite officielle, aujourd'hui et demain, du vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynders
Grand ami de la Tunisie, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynders, sera en visite officielle de deux jours en Tunisie à l'invitation de son homologue tunisien, Khemaies Jhinaoui. Cette visite sera l'occasion de passer en revue le développement des relations entre les deux pays et permettra de faire le point sur les résultats de la visite des chefs de gouvernement des pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg), les 3 et 4 décembre 2016. Une série d'entretiens avec de hauts responsables tunisiens figurent également à l'ordre du jour de la visite La Belgique avait, le 23 février dernier, assoupli son « avis de voyage » sur la Tunisie. Mais Didier Reynders compte bien parler de sécurité avec les officiels tunisiens. En effet, si certains voyants sont mis au vert pour les ressortissants belges souhaitant passer un séjour sur les côtes tunisiennes (Tunis-Mahdia-Monastir-Sousse-Bizerte), la consigne reste d'éviter d'aller du côté de la frontière avec l'Algérie. La Belgique leur demande d'être prudents, tout en maintenant son interdiction sur les régions intérieures, qui restent des zones où il est déconseillé pour un Belge de se rendre, à moins que le voyage ne soit « essentiel ». Assouplissement partiel de « l'avis de voyage » Les nouvelles recommandations du ministère des Affaires étrangères belge indiquent qu'il est « important de choisir judicieusement le lieu de séjour, celui qui a pris les mesures nécessaires pour sécuriser ses clients». Ce n'est visiblement pas le cas de Djerba qui, pour eux, reste une zone à risque, car elle n'aurait pas été suffisamment sécurisée comme le fut Sousse ou Nabeul. Rappelons que la Belgique avait imposé des restrictions sur la destination Tunisie au lendemain de la mort d'un ressortissant belge en 2015 suite à l'attentat de Sousse. Des mesures qui, selon l'agence panafricaine de presse (Panapress), auraient causé du tort aux agences de voyages belges desservant régulièrement la Tunisie. La décision de levée partielle de l'interdiction de voyage est toutefois principalement motivée par l'amélioration de la situation sécuritaire dans le pays. Si la tendance se confirmait, la Belgique pourrait bien lever définitivement toute restriction. Par ailleurs, le Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie, qui œuvre à partir de la Belgique à soutenir la transition, bien que satisfait de cette « levée partielle » de l'interdiction de voyage, appelle le ministre belge à lever complètement l'avis négatif sur l'ensemble du territoire tunisien. En tout cas, le gouvernement fédéral du royaume belge envisage de développer avec la Tunisie un partenariat stratégique gagnant-gagnant sur le dossier sécuritaire, car la Belgique, touchée elle-même de plein fouet par des attentats sanglants, ne peut que comprendre la délicatesse de la question et la difficulté d'en débattre. A ce titre, la Belgique souhaite notamment instaurer un meilleur échange d'informations. Plusieurs officiers tunisiens suivent des cursus à l'Ecole royale militaire, selon les besoins exprimés par la partie tunisienne. Economie : des questions en suspens Nos partenaires dans les pays de l'Union européenne l'ont bien compris, l'amélioration de la sécurité passe impérativement par un sursaut de l'économie tunisienne. Comme l'Allemagne, la Belgique reste déterminée à soutenir les efforts des gouvernements tunisiens successifs. La Belgique est actuellement le 4e investisseur étranger dans le pays. Mais depuis le 14 janvier 2011 jusqu'à aujourd'hui, le nombre des entreprises belges a sensiblement baissé. De 250 entreprises, il n'en reste que 160. Cette fois, c'est autant la situation sécuritaire que la détérioration du climat social qui sont en cause. Dans la plupart des cas, les entreprises qui sont restées sont celles qui se portent le mieux, qui ont su résister aux youyous des tensions sociales. Mais ces dernières, tout comme l'ensemble des entreprises étrangères, ont déchanté au lendemain du « Tunisia 2020 », lorsque le parlement tunisien a adopté une loi de finances 2017 qui instaure une taxe exceptionnelle rétroactive de 7.5%. Une taxe qui, pour eux, plombe l'avantage de l'offshoring et les amène, du moins pour certains, à regarder vers la Bulgarie, la Roumanie ou même le Bengladesh. Ces problématiques seront très certainement soulevées par Reynders et Fadhel Abdelkéfi, ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, qui doivent coprésider une réunion avec des hommes d'affaires belges. En outre, Reynders a promis de convertir une partie des 21 millions d'euros de dettes tunisiennes en investissements. Ces dettes « convertissables » seraient de l'ordre de 3,5 millions d'euros. Reste à s'entendre, des deux côtés, sur les projets à financer. Au cours de sa visite officielle de deux jours, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynders, rencontrera le président de la République, le chef du gouvernement, ainsi que des femmes actives dans la société civile.