« La productivité totale des facteurs a accusé une baisse moyenne annuelle de 0,3% entre 2011 et 2017, contre une amélioration de 1,2% entre 2007 et 2010 et même de 1,9% entre 2002-2006 » Contrairement au chiffre de 1% récemment annoncé par l'Institut national de la statistique, la croissance économique serait négative selon l'Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (Itceq). Dans un document émis par l'Itceq et relayé par l'agence TAP, l'économie tunisienne aurait perdu en productivité des facteurs de production, qu'il s'agisse du travail ou du capital. L'Itceq a établi une comparaison de la moyenne générale de la productivité des facteurs entre les périodes 2002-2006, 2007-2010 et 1011-2017. Cette comparaison révèle une progression à la baisse. « L'évolution moyenne de la productivité totale des facteurs de production est passée de 1,5%, pour la période 2002-2006, à 1% en moyenne sur la période 2007-2010 pour atteindre -0,3% durant la période 2011 - 2017», peut-on lire dans ce document. Le document de l'Itceq ajoute que la contribution des facteurs de productivité (travail + capital) dans la production est tombée à -18% au cours de la période 2011-2017, alors qu'elle était de 25% entre 2007 et 2010. Et si l'on ne tient compte « que des gains de productivité dus à l'amélioration de l'efficacité des facteurs de production, la croissance serait négative », constate l'Itceq. Par ailleurs, l'analyse de l'Institut dresse des comparaisons par secteur. A cet effet, si l'on exclut les secteurs de l'agriculture et de l'administration, la croissance ne serait en moyenne que de 1,4% sur la période 2011-2017, contre 5,3% entre 2007 et 2010 et 5,2% entre 2002-2006. Aussi, il est à noter que « la productivité totale des facteurs a accusé une baisse moyenne annuelle de 0,3% entre 2011 et 2017, contre une amélioration de 1,2% entre 2007 et 2010 et même de 1,9% entre 2002-2006 », d'où le constat précédemment relevé. Projection pour 2017 Pour 2017, le rapport de l'Itceq fait part d'un certain redressement de la productivité des facteurs, qui va se consolider de 0,7%, contre 0,4% en 2016 et -0,4% en 2015. Cette tendance est expliquée par l'enregistrement d'une «régression accentuée de la productivité du travail dans les activités marchandes non agricoles en 2015 (-2.3%). Cette productivité s'est améliorée en 2016 (+1.4%). Et une amélioration de 0,4% est prévue pour 2017. Et si l'on prenne l'ensemble des facteurs, la productivité totale devrait évoluer de 0,3% selon les estimations de l'Itceq. Le rapport conclut enfin que la croissance sera tirée en 2017 « par le facteur travail (37%), le facteur capital (49%) et la productivité totale des facteurs au niveau de l'ensemble de l'économie (14%).