Il fut un temps où la Tunisie s'enorgueillissait d'un trésor inestimable: 1.300 km de côtes, de sable fin et de pieds dans l'eau dans la Grande Bleue. Mais qu'en reste-t-il aujourd'hui ? De la banlieue sud à la banlieue nord de la capitale, le long de presque toutes les villes côtières, l'érosion de la mer et les constructions anarchiques ont réduit les plages et les bords de mer en peau de chagrin. De Hammam-Lif à Raf-Raf, Sidi Ali El Mekki, Ras Jebel, Bizerte, et j'en passe, il ne reste pas grand-chose de ces plages dorées et vastes des années 70, sauf la nostalgie et les regrets... Parmi ces atteintes, il y a aujourd'hui deux unités industrielles sur le littoral, à savoir la Siape à Sfax et la CPG de Gabès, qui constituent deux grandes verrues en plein visage. Les unités qui déversent des centaines de tonnes en pleine mer portent une grave atteinte d'abord à la faune marine, ensuite à l'environnement, polluant aussi l'air que respirent les riverains. Les promesses faites depuis l'ère de Ben Ali sont restées jusqu'à ce jour sans lendemain, et la société civile, qui, à l'heure de la liberté d'expression, a pu enfin manifester et protester contre cette grave atteinte à la nature et à l'environnement, ne semble pas trouver une oreille attentive. Le gouvernement assume aujourd'hui une responsabilité grave, face aux générations actuelles et futures, face à l'histoire. Celle de mettre fin à une pollution qui porte atteinte à tout l'écosystème marin, celui de l'air, de la faune et de la flore. Saura-t-il enfin l'assumer en écoutant la voix des riverains et la société civile ?