Hier berceau de l'humanité, la Mer Méditerranée est aujourd'hui une mer blessée. Et pour cause ! plus de 3 milliards de tonnes de déchets y sont annuellement déversés, la mettant du coup au bord de l' elle qui, jadis, avait vu l'émergence et l'épanouissement, sur ses cotes, des civilisations les plus fabuleuses et les plus brillantes de l'histoire humaine (grecque, punique, romaine, pharaonique, arabe etc.…). Victime pour ainsi dire de son succès, la mer méditerranée nécessite aujourd'hui pour renaître à la vie, une thérapie de choc et une volonté politique sans faille, faute de quoi elle est condamnée à une mort lente qui hypothéquerait sérieusement l'avenir des 350 millions d'habitants qui vivent sur son pourtour. Car, il faut bien le constater, le processus de dégradation de cette mer, certains diront à juste titre désertification, qui a commencé au debout de la révolution industrielle avec son corollaire l'explosion démographique et urbaine, est aujourd'hui, on le craint fort, à un stade avancé. Il se traduit notamment par la raréfaction de la faune et de la flore traditionnelle de cette mer, quasi-fermée et autrefois très poissonneuse. L'on assiste ainsi à la prolifération d'algues tueuses, comme la taxifolia, qui détruisent les posidonies indigènes et surtout des méduses qui occasionnent tant de désagréments aux vacanciers en cette période estivale, phénomène attribué par les experts à la disparition des prédateurs naturels comme la tortue marine ou les dauphins. Des cétacés comme les baleines ou les requins sont également inscrits aux abonnés absents. Le catalogue des blessures infligées à cette mer, du fait d'un développement anarchique est réellement consternant. Bétonnage intensif du littoral, utilisation excessive des engrais chimiques, mobilisation déficiente des eaux de ruissellement, rejet des eux usées, tourisme de masse, surpêche sont quelques uns des facteurs qui ont conduit à cette situation pour le moins inquiétante. Mais ce qui frappe le plus c'est que, face à cette situation quasi-catastrophique, diagnostiquée et reconnue depuis belle lurette, les discours ont toujours fait florès, alors que l'on assiste, en même temps à un déficit notoire d'action et de programmes concrets susceptibles d'inverser le processus actuel et de permettre à cette mer de se régénérer et de retrouver son éclat et sa prospérité légendaire. Exit donc les bonnes intentions et place a l'action ! C'est le sens qu'il faut donner au discours prononcé récemment par le Président Ben Ali devant le sommet constitutif de l'Union pour la Méditerranée et dans lequel le Chef de l'Etat a présenté une série de propositions et de politiques devant permettre à cette mer, tel le phénix, de renaître de ses cendres et de redevenir comme elle l'a toujours été un espace pionnier. Pour y parvenir le Président Ben Ali préconise notamment l'émergence, dans cette région, d'une postmodernité basée sur la solidarité des Etats riverains et le développement durable dont la Tunisie a toujours fait son credo et son cheval de bataille pour relever les défis auxquels elle fait face et garantir un avenir prospère à son peuple et aux générations montantes. Il faut dire que la Tunisie de l'ère nouvelle qui fait de la politique de la main tendue une constante de son approche des relations internationales jouit sur ce plan d'une grande crédibilité et d'une expérience d'avant-garde ayant notamment toujours souscrit aux efforts tendant à sauvegarder l'environnement ou, plus précisément, à garantir la sauvegarde de la méditerranée et à en faire un lac de paix et de prospérité. C'est que notre pays, qui est situé en plein cœur de cette mer et qui a, plus que tout autre, contribué à en façonner l'histoire et à en marquer la destinée, ne peut rester insensible aux appels visant à promouvoir cet espace qui fait partie intégrante de sa personnalité et de son devenir. Mieux, les progrès tangibles déjà accomplis par la Tunisie afin de protéger cette mer et de la mettre à l'abri des agressions de toutes sortes en font un pays pionnier et dont l'expérience mérite que l'on s'y attarde. Pour s'en convaincre il suffit de rappeler les progrès colossaux accomplies en matière d'assainissement et d'épuration des eaux usées, de promotion de la législation relative aux eaux et aux forêts, à la pêche, à la protection de la posidonie dans le golfe de Gabès, etc. .. Autant d'actions et de programmes qui font des propositions du Président Ben Ali relatives à la protection et la promotion de la méditerranée de véritables chantiers pour la paix et le progrès dans cette région. Ils permettront également à la Tunisie de jouer le rôle qui a toujours été le sien dans cette zone, celui de trait d'union entre les peuples, de lieu de brassage des civilisations et de terre de modération et de tolérance.