Malgré une domination constante en seconde période, le team national a dû s'avouer vaincu par le réalisme et le métier du champion d'Afrique. Stade Mustapha Ben Jannet de Monastir, soirée douce, match en nocturne, pelouse acceptable, affluence moyenne. Tunisie-Cameroun (0-1) en amical. Score acquis à la mi-temps. But de: Aboubakar Vincent 15'. Arbitrage de Ali Lemghifri (Mauritanie) Tunisie: Mathlouthi, Mbarki, Maâloul, Abdennour (Yaâkoubi 60'), Syam Ben Youssef, Ben Amor, Azouni, Laâribi (Lahmar 67'), Sliti, Khenissi (Fakhreddine Ben Youssef 84'), Akaichi (Younès 75'). Cameroun: Ondoa, Fai (Mabouka 73'), Teikeu (Djettei 63'), Ngadeu, Oyongo, Djoum (Mandjeck 63'), Anguissa, Bassogog (Choupo Moting 46'), Zoua, Moukandjo, (Ngamaleu 80'), Aboubakar. La Tunisie a tenu tête aux néo-champions d'Afrique, les dominant même en seconde période mais elle a dû s'avouer vaincue par le réalisme et la classe des Rouge et Vert. Privés de nombreux titulaires, les Aigles de Carthage se présentent dans une formation expérimentale avec trois novices: Mbarki côté droit de la défense, Azouni à la récupération et Laâribi en demi gauche. L'attaque est confiée au tandem Khenissi comme attaquant axial et Akaichi qui percute côté droit, quasiment dans le rôle de Khazri. Les Lions Indomptables reprennent du service après leur sacre continental à Libreville le 5 février dernier. Le demi marseillais Zambo Anguissa fête son baptême du feu. Le match démarre sur un faux rythme imposé par les Camerounais qui se créent la première occasion par le biais d'Aboubakar dont la tête suite au corner de Bassogog, le meilleur joueur de la dernière CAN, termine sa course à côté (12'). Ce n'était en fait qu'un avertissement puisque, trois minutes plus tard, une faute-gag commise par Abdennour, hors du coup malgré son courage et son grand engagement physique, offre aux visiteurs un coup franc fort intéressant à 25m à l'axe. Moukandjo adresse un superbe assist en direction de Vincent Aboubakar, seul aux six mètres et dont la demi-volée bat de près Mathouthi (0-1). Tout de suite après, Akaichi réplique en adressant côté droit un joli centre, Khenissi dévie de la tête sur la transversale. Puis Akaichi, seul face à Ondoa, le keeper des Lions, dévisse sa frappe. Laâribi, plutôt entreprenant pour sa première cape, tente sa chance (27'). Dans le camp adverse, Bassogog envoie un bolide au-dessus du cadre (30'). Les Aigles jouent de nouveau de malchance. Le corner de Maâloul côté droit permet à Khenissi d'adresser une tête croisée qui s'écrase sur la transversale. A la 43', Abdennour confirme sa sale soirée en cafouillant dangereusement face à Zoua. D'ailleurs, il va finir par se blesser et quitter ses coéquipiers à l'heure de jeu quand il se fait remplacer par Yaâkoubi. Réveil stérile des Aigles La Tunisie n'a pas laissé une bonne impression dans ce premier half. Dominée au milieu, manquant d'engagement et de maîtrise, elle sera beaucoup plus volontaire à la reprise. La domination est désormais tunisienne, les hommes de Broos se contenant de gérer et de faire tourner leur effectif. C'est ainsi que la petite merveille Bassogog est ménagée. Il cède sa place dès la reprise à Choup Moting. Pourtant, les meilleures occasions sont camerounaises. Choupo Moting, idéalement servi par Aboubakar trouve un Mathlouthi vigilant (51'). Quatre minutes plus tard, c'est au tour d'Aboubakar d'enlever trop son tir suite à une erreur monumentale d'Azouni. Nos internationaux montent en puissance: Laâribi, décalé par Sliti, bute sur le portier visiteur (62'); Maâloul envoie son coup franc sur le petit filet (78'). La défense des champions d'Afrique est aux abois.Elle plie sans rompre car les hommes de Kasperczak manquaient de jus, de lucidité et de la détermination qui caractérise leurs sorties dans un match officiel. Il a manqué hier un milieu technicien et qui sait tenir le ballon comme Ferjani Sassi lequel traverse une forme éblouissante. Ben Amor et Sliti ont en effet paru moins saignants que d'habitude, le second manquant énormément de compétition et de rythme. Conséquence: dans leur style à base d'échanges courts et précis, et de savantes déviations, les hommes du Belge Hugo Broos ont pris à leur compte le milieu de terrain, faisant courir dans le vide les copains d'Aymen Mathlouthi. Ceux-ci perdirent un nombre incroyable de ballons, furent souvent en retard sur le ballon et, pourquoi le cacher, ne démontrèrent pas l'engagement habituel qu'on leur connait. Ce duel était peut-être trop amical pour certains d'entre eux. Leur réveil du second half se révèle par-dessus le marché stérile. Place mardi prochain à un rival plus abordable, le Maroc à Marrakech. Espérons que les nôtres rendront une meilleure copie, notamment au rayon de la concrétisation.