Lancée le 15 mars 2017 pour dix jours, la campagne d'inscription a permis de collecter 30.749 offres d'emploi auprès des entreprises du secteur privé et 168.318 demandes d'emploi Imed Hammami, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, a annoncé, le 30 mars 2017, les résultats préliminaires de la campagne d'inscription au Contrat de la dignité ou Karama. Lancée le 15 mars 2017 pour dix jours, la campagne a permis de collecter 30.749 offres d'emploi auprès des entreprises du secteur privé et 168.318 demandes d'emploi. Selon Mustapha Wedder, directeur général de l'Agence nationale de l'emploi et du travail indépendant (Aneti), les offres d'emploi reçues représentent plus de dix fois le nombre des offres groupées pour les cadres depuis le début de l'année en cours. Il correspond également à deux fois et demie le nombre d'offres groupées durant l'année 2016. Rappelons que le Contrat Karama est un contrat de travail destiné aux diplômés du supérieur chômeurs de longue durée. Par le biais de ce contrat, ils bénéficieront d'une formation complémentaire pour le développement des compétences personnelles et professionnelles ainsi que d'un salaire mensuel de 600 DT. Prolongation Le programme du ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle vise, ainsi, l'accompagnement de 25 mille chômeurs, à raison de 1.042 par gouvernorat. L'objectif est aussi d'atteindre 50% de femmes. Pour les entreprises privées adhérentes au programme, elles bénéficieront d'une prise en charge du salaire à hauteur de 400 DT de la part du Fonds national de l'emploi, durant les deux premières années. De même, ledit fonds se chargera de la couverture sociale. D'ailleurs, le ministère a décidé de prolonger la période de réception des offres d'emploi, qui sera du 3 au 7 avril, auprès des entreprises privées. « Il y a eu un grand intérêt de la part des demandeurs d'emploi et aussi des entreprises. Mais nous avons remarqué que dans certains gouvernorats, nous n'avons pas atteint l'objectif de couvrir 1.042 diplômés chômeurs. D'où notre décision de prolonger l'inscription pour les entreprises afin de donner plus de chances aux diplômés chômeurs dans certains gouvernorats», explique-t-il. A ce niveau, notons que le gouvernorat de Tunis est en tête de liste des offres d'emploi collectées, soit 4.619 offres, suivi par Sfax (3.052), Monastir (2.319), Ben Arous (1.964) et Sousse (1.691). Pour d'autres gouvernorats comme Béja, Jendouba, Zaghouan, Mahdia et Mahdia, la moyenne est d'environ 500 offres d'emploi. Grande majorité de femmes Ces chiffres qui sont également en décalage avec le nombre de demandes d'emploi reçues aux bureaux de l'Aneti, soit plus de 168 mille, réparties entre 74,6% de femmes et 25,4% d'hommes, avec 1.928 personnes à besoins de spécifiques. Concernant la répartition régionale, le déséquilibre avec les offres d'emploi est encore plus accentué. Pour le gouvernorat de Gafsa, qui enregistre le plus grand nombre de demandes, soit 12.169, le nombre d'offres ne dépasse pas 1.021. Sfax maintient sa deuxième place avec 11.460 demandes d'emploi, suivie par Gabès, Tunis et Sidi Bouzid. Une demande massive dans les différents gouvernorats du pays qui montre un réel défi auquel fait face le gouvernorat actuel. Le programme Contrat Karama ne peut, malheureusement, à lui seul absorber toute cette masse. D'ailleurs, l'objectif est de couvrir 50 mille diplômés chômeurs de longue durée, sur la période 2017-2018, soit 25 mille par an. Pour l'année 2018, M. Hammami indique que ce chiffre pourrait être revu à la hausse si les équilibres budgétaires de l'Etat le permettent. Actuellement, après la clôture des inscriptions des entreprises, le 7 avril, il sera procédé au dépouillement par l'Aneti et à l'examen de la correspondance entre les offres et les demandes d'emploi. A noter que les offres d'emploi actuels concernent essentiellement les secteurs des services (5.999), des industries manufacturières (5.458), le commerce (5.447). Les autres secteurs sont le textile et l'habillement, les industries non manufacturières, l'agriculture et la pêche, la santé et le travail social, les garderies d'enfants, le transport, le tourisme, et les concessionnaires automobiles et de pièces de rechange.