Pour notre interlocuteur, la réforme et l'amélioration du Cnas importent plus que son remplacement par une nouvelle instance. «Pour commencer, il est important à mes yeux de mettre les choses dans leur cadre. La polémique «FTF–Cnas», née depuis deux ans, n'aurait pas dû s'étendre en long et en large. A mon avis, les clubs doivent assumer la responsabilité de cette aberration en matière de législation sportive. En effet, ce sont eux qui ont pris la décision,bien sûr en coopération avec la Fédération tunisienne de football, de ne plus avoir recours au Comité national d'arbitrage sportif. En ce qui concerne le recours au Tribunal arbitral du sport en tant que troisième degré d'arbitrage sportif, après être passé par la Ligue nationale de football professionnel puis par la Commission d'appel, je pense que cette mesure prise par la FTF s'oppose complètement à toutes les orientations de la FIFA et du Comité international olympique. Ajoutons à cela que chaque recours au TAS exige d'énormes moyens financiers en devises, une chose que tous les clubs ne peuvent pas se permettre. Une autre lacune s'ajoute à la gestion de ce dossier. Outre la révision des règlements sportifs, je crois que le grand obstacle que connaît le secteur réside précisément dans l'indépendance administrative et surtout financière du Comité national d'arbitrage sportif par rapport au Cnot. Aujourd'hui, le Comité national olympique a réalisé un pas en avant en imposant le critère de l'indépendance de cette plus haute instance d'arbitrage sportif dans la gestion des litiges aux plans législatif, administratif et financier à l'instar des relations entre le Tribunal d'arbitrage sportif international et le CIO. Pour résoudre ce problème, et pour se mettre à l'heure de ce qui est déjà réalisé dans les pays développés, j'estime qu'il est temps d'augmenter les frais du recours au Cnas de 1.000 dinars à 3.000 dinars. Les arbitres, aussi, doivent être des salariés et non plus des bénévoles. Pour finir, je pense qu'il vaut mieux réformer et améliorer le Cnas que de le remplacer. Cela passe inéluctablement par la création d'un département spécialisé dans les affaires du football qui sera chargé d'étudier uniquement les recours déposés par nos clubs tunisiens».