A chaque fois qu'il joue, il offre plus de solutions à l'attaque et au milieu. Darragi s'impose de plus en plus dans les choix d'Ellili La facilité avec laquelle le CA a surclassé l'USBG ne peut pas être expliquée seulement par la fragilité de l'adversaire, mais aussi par la réussite du bloc offensif des joueurs de Chiheb Ellili. Comme à l'aller des seizièmes de la coupe de la CAF, le CA a gagné largement et sans bavures. Cette réussite offensive a eu lieu avec un changement tactique important dans les plans de Chiheb Ellili. Il compte désormais sur Darragi comme titulaire à part entière : l'entraîneur clubiste a donc ôté un milieu défensif de sa composition pour donner une place à Darragi. La blessure de Ahmed Khélil y est pour beaucoup certainement, mais avouons aussi que Chiheb Ellili avait l'envie de partir avec Darragi dans son équipe-type. Sans toucher au trio Chenihi, Khélifa et Rusike, il s'est trouvé obligé de lancer Darragi, débarqué au mercato hivernal. Il lui a trouvé une place dans son plan de jeu, par la force des choses, plus offensif, et le résultat ne s'est pas fait attendre : un score-fleuve en Coupe de la CAF, une large avance contre l'USBG. Formule idéale? Deux résultats larges devant deux adversaires, franchement fragiles et prenables, ne peuvent être une référence, mais quand même, le CA, avec et sans Darragi, c'est deux histoires. Passeur-buteur ! On peut inverser le raisonnement : le CA souffre-t-il quand Darragi ne joue pas d'entrée? Ce qui est sûr, c'est que l'ex-Cabiste donne plus de solutions quand il joue. Dans une équipe où les joueurs sont beaucoup plus portés vers les couloirs (Srarfi avant son départ, Chenihi, Khelifa), Darragi (avec Ben Yahia) aime jouer plein axe, distribuer le jeu, partir du couloir vers le centre. Son profil, en dépit d'une condition athlétique moyenne (il est léger dans les duels et lent dans ses courses), lui donne une vision de jeu et une capacité incroyable de servir ses équipiers. On se souvient de sa passe lumineuse à Khélifa qui a permis à Rusike de marquer le but de la victoire contre le CSS. Et même contre l'EST, quand il est rentré en seconde mi-temps, il a tenté beaucoup de choses et donné plus de profondeur à un CA dominé par l'EST. Même si hué par le public espérantiste, Darragi a amené beaucoup de coup-francs mal exploités par ses équipiers. Contre l'ESS, sa mauvaise condition athlétique l'a empêché de s'imposer. Maintenant, il joue au départ, il semble en meilleure condition physique et sa présence fait la différence. Son apport ? Deux à notre avis. Il est un superbe passeur qui peut, par une seule passe, déverrouiller toute une ligne défensive. De plus, c'est un joueur qui aime marquer grâce à sa mobilité. Les deux buts contre Ben Guerdane en disent plus sur ses qualités techniques de buteur-passeur. Le match de dimanche face à Port Louis sera une épreuve significative et de vérité pour Darragi et le CA. Un match en déplacement, exigeant sur le plan physique et qui demande des joueurs qui connaissent bien l'Afrique. Avec un quatuor offensif de métier, Chiheb Ellili peut, sans aucun doute, voir plus haut et ambitionner de prendre option sur la qualification au tour des groupes. La présence de Darragi va être pesante à notre avis. Ce dernier gagne en confiance et jouit du soutien du public clubiste qui voit en lui un grand joueur qui reste décisif malgré le poids des blessures et l'expérience ratée en Arabie Saoudite. Et comme il était le joueur de l'EST, le rival éternel, il débarque donc avec une «affection» particulière. Le courant est passé vite entre le public «rouge et blanc» et lui. Le seul domaine où il doit faire des progrès, c'est le domaine athlétique. C'est vrai que c'est un joueur faux lent et à la technique raffinée, mais il a perdu de sa puissance physique et de sa musculature. Cela se voit dans la manière dont il court, et dont il gère les duels. Il compte uniquement sur sa technique et sur sa vision de jeu pour faire la différence. Le CA avec Darragi est offensivement plus efficace qu'un CA sans Darragi. Il marque, il fait marquer, il hausse et baisse le rythme, il a tout compris pour s'imposer comme joueur-clef dans le 4-2-3-1 qui vient suppléer le 4-3-3.