Benzarti a changé de tactique et l'efficacité a été au rendez-vous. Ellili, lui, a opté pour le même schéma adopté il y a deux semaines. Erreur de casting... Retenir les leçons du passé est la recette d'un coaching réussi. Reproduire le même schéma tactique face au même adversaire et de surcroît deux semaines après, voilà une erreur stratégique commise par Chiheb Ellili. En alignant Rusiké plein axe, le coach clubiste a cherché la profondeur, mais a aussi libéré Chnihi et surtout Khélifa qui a squatté dans la deuxième moitié gauche du terrain, à l'affût de balles décisives. Bref, le même schéma tactique adopté deux semaines plus tôt et qui a permis au CA de remporter le derby. Dans le camp adverse, Faouzi Benzarti a abandonné le schéma tactique basé sur trois pivots, se contentant d'aligner deux milieux défensifs, Chaâlali et Sassi. Il a également titularisé Anis Badri, l'attaquant de couloir le plus en forme du moment. Sans compter l'apport constant des deux latéraux, Mbarki et Chammam, en phase offensive. S'ajoute à cela l'application tactique de deux milieux défensifs, Chaâlali et Sassi, qui ont bloqué les montées de Rusiké. Du coup, la profondeur souhaitée par Chiheb Ellili a été annihilée. Ils ont joué avec le feu... Lors de cette empoignade, on a vu une Espérance de Tunis dont le jeu est plus compact, doublé de transitions rapides, ce qui lui a permis de dominer les débats. Toutefois, les «Sang et Or» ont joué avec le feu vers la fin de la partie. Un laps de temps d'inattention fut fatal et Chnihi est parvenu à réduire le score à la 71'. Mouine Chaâbani reconnaît que l'Espérance a failli flamber vers la fin de la partie : «Oui, nous avons joué avec le feu vers la fin de la rencontre, mais nous n'avons pas été les seuls. Les Clubistes ont joué aussi avec le feu. Après avoir pris l'ascendant par deux buts à zéro, j'avoue que nous sommes tombés dans la facilité, alors qu'il nous restait 25 minutes à jouer, même un peu plus. Toutefois, nous avons eu la possibilité de tuer le match à maintes reprises.», explique l'entraîneur adjoint «sang et or». L'Espérance de Tunis n'a pas volé sa victoire. Saâd Bguir et ses camarades ont dominé les débats et leur détermination a fini par payer : «Nous avons produit un volume de jeu fort intéressant. C'est facile de jouer le bloc bas et opérer par des contres. Le plus difficile, c'est d'aller de l'avant et de percer la défense adverse, sachant que lors du derby précédent, nous avons dominé, mais avons encaissé un but et perdu. Pourtant, nos joueurs ont dépensé beaucoup d'énergie en déplacement à Métlaoui, sur un terrain difficile, en tartan. N'empêche, au derby, ils ont répondu présent physiquement et se sont appliqués tactiquement. Les occasions de l'adversaire ont été créées vers la fin de la partie quand tous les joueurs sont tous montés. Le mérite revient à Moez Ben Chérifia qui a été décisif dans les dernières minutes, notamment en effaçant un but tout fait de Saber Khélifa ». «Nous avons raté l'entame du match» Assurant ses responsabilités, Chiheb Ellili a eu le mérite d'affronter les médias. Il a aussi le mérite de reconnaître ses erreurs : «Nous avons raté l'entame du match, ce qui nous a été fatal. Le doute a fini par s'installer. Nous n'étions pas dans un bon jour. En tout cas pas suffisamment pour aspirer à la victoire. Les rebonds et la possession du ballon, surtout en première mi-temps : voilà deux facteurs qui nous ont fait défaut dans le jeu. Nous avons essayé de rectifier le tir après la pause en créant quelques occasions. Nous étions dangereux sur certaines actions. », a déclaré l'entraîneur clubiste avant d'expliquer le remplacement de Mannoubi Haddad : «Je n'ai pas froid aux yeux. Haddad n'a pas apporté la percussion souhaitée. Je l'ai donc fait sortir. J'ai décalé Chnihi sur le couloir et j'ai incorporé Darragi qui, lui, a apporté la percussion». Une chose est sûre : le coaching de Benzarti a prévalu face à celui d'Ellili. Le football est ainsi fait. Les grands matches se gagnent sur des détails