Formé en Allemagne, Ameur Hizem a posé les fondations de l'équipe «argentine» avec la fameuse «sélection 1971». Avec une flopée de joueurs surdoués (Chaïbi, Chammam, Mohieddine, Ben Mrad, Mohamed Zouaoui, Attouga, Khouini...), il a remporté en 1971 la médaille d'argent des Jeux méditerranéens d'Izmir et, deux ans plus tard, la médaille d'or de la coupe de Palestine, une sorte de championnat arabe des nations, à l'époque. «Je ne suis pas certain que le limogeage d'Henry Kasperczak s'impose vraiment dans le contexte actuel. Contre le Cameroun, un match amical que j'ai suivi à Monastir, notre sélection a occupé rationnellement le terrain, s'est créé beaucoup d'occasions, notamment en seconde période. Mais comme trop souvent, elle a péché au niveau de la finition. Elle a montré qu'elle avait de la personnalité, et sa défaite ne me paraît pas catastrophique ou réellement préoccupante. C'est pour cette raison que celui qui sera nommé dans les prochains jours doit prôner la continuité. Il ne faut pas qu'une rupture brutale se produise. Tout en rappelant Wahbi Khazri, qui a payé pour son geste inadmissible, mais aussi Anis Ben Hatira, un élément auquel je crois. C'est un demi de qualité. Je ne crois pas qu'il y ait un joueur d'envergure que Kasperczak ait oublié de convoquer. Il vaut mieux reconnaître que notre championnat est d'un niveau assez modeste. J'ai dernièrement assisté au classico CSS-EST, et croyez-moi, il n'y avait rien d'intéressant à voir, alors que ces deux équipes comptent un nombre important d'internationaux. La compétitivité doit être le maître mot. Peut-être bien que l'ancien sélectionneur franco-polonais a péché à ce niveau, en alignant des joueurs manquant de temps de jeu au sein de leurs clubs. Au niveau international, cela ne pardonne pas quand le rythme monte crescendo. Mais, vous savez, lorsque les joueurs de qualité viennent à manquer, vous êtes parfois amené à aligner ce genre de joueurs qui comptent un faible temps de jeu». «On va jouer le 5 juin prochain face à l'Egypte. Les délais de deux mois me paraissent insuffisants pour un travail en profondeur. Le nouveau sélectionneur aura naturellement envie de briller, de laisser son empreinte pour sa première sortie. Le risque est grand de voir l'héritier de Kasperczak chambarder les équilibres de l'équipe, et commettre des fautes de nature à hypothéquer nos chances de qualification pour la prochaine CAN. Ce n'est pas le moment de procéder aux expérimentations ni d'innover. Il doit reprendre la même ossature choisie par le Franco-Polonais. Une non-qualification même en Coupe du monde ne serait pas, à mon sens, une catastrophe. Nous vivons dans des conditions un peu particulières. Notre football n'est pas au mieux. Rarement, on assiste à un match intéressant. Cela n'encourage pas l'évolution naturelle du football. Il ne faut pas dramatiser, mais toujours croire en des jours meilleurs».