Les doctorants et les détenteurs de diplômes de doctorat ont entamé, depuis plusieurs mois, des mouvements de protestation à travers le pays (faculté de Bizerte, universités de Carthage, de Sfax, de Monastir, de Gabès). Le 13 mars, ils ont organisé une marche vers le siège de l'ARP. A travers ces mouvements, ils cherchaient à attirer l'attention des pouvoirs publics sur leur situation qu'ils qualifient de « déplorable » La dernière action entreprise par la Coordination des doctorants et des docteurs de l'Université de Tunis El Manar consiste en une rencontre entre des responsables et les jeunes diplômés et les étudiants. C'est, donc, à l'amphi A de la faculté des Sciences de Tunis que s'est déroulée la manifestation. Celle-ci a regroupé, en plus des étudiants et des diplômés chômeurs, des députés de l'ARP, le secrétaire d'Etat chargé de la Recherche scientifique, le doyen de la faculté et le président de l'Université Tunis El Manar. Après avoir présenté l'état de la recherche scientifique en Tunisie et les différentes problématiques en lien avec l'emploi, les discussions ont été ouvertes. Le secrétaire d'Etat chargé de la recherche scientifique a précisé que la grande réforme du système de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique tiendra compte, à travers ses différentes commissions, des difficultés rencontrées par les diplômés. Dignité Il a rappelé, en outre, qu'il existe des pépinières liées aux pôles technologiques et dont les potentialités ne sont pas suffisamment connues. L'intervention des docteurs ou des doctorants a dégagé une unanimité sur l'absence de solutions concrètes offertes par l'Etat. Ceux qui ont pris la parole ont exposé des cas personnels et ont insisté sur les blocages qu'ils ne cessent de rencontrer et la fermeture de toutes les portes devant eux. Ils jugent que le contrat « dignité » ne représente rien pour eux, car il ne leur confère pas cette dignité. Ils ne veulent pas constituer un fardeau pour l'Etat. Leur vœu est de compter sur eux-mêmes ou d'obtenir un emploi respectable qui leur garantisse une vie décente. Un sondage permet de donner une idée sur ce qu'ils endurent. Il y aurait 88 % de cette catégorie de diplômés au chômage, 12 % seraient en train de faire un post-doc, 14 % seraient des assistants contractuels, 4 % seraient des assistants vacataires et 5 % exerceraient un autre métier. En tout cas, le débat qui était assez franc et direct s'est caractérisé par un sens aigu de la responsabilité, car tous ceux qui ont pris la parole ont axé leurs propos sur les obstacles qui se dressent devant eux. Et, notamment, au niveau législatif. Le secrétaire d'Etat chargé de la Recherche scientifique a rappelé que l'image de l'université est l'affaire de tous.