Le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) a menacé, hier, de décréter une grève générale dans le secteur des médias face à la poursuite des violations commises contre les journalistes et les tentatives de mainmise sur les médias. Au cours d'une conférence de presse à Tunis, consacrée à la présentation du rapport du Syndicat sur les agressions contre les journalistes et les atteintes à la liberté de la presse, enregistrées au cours du mois de mars 2017, Néji Bghouri, président du Snjt, a indiqué que la poursuite des professionnels des médias est devenue un phénomène « systématique et récurrent». Pour Néji Bghouri, les atteintes à la liberté de la presse se sont multipliées de manière considérable à la faveur notamment de l'état d'urgence qui a été décrété en novembre 2015. «Le recours à l'état d'urgence pour contrôler les médias est anticonstitutionnel», a-t-il estimé, ajoutant que le syndicat s'oppose à cette loi en présence notamment du décret-loi n°2011-115 relatif à la liberté de la presse, de l'imprimerie et de l'édition et du décret-loi n° 2011-116 relatif à la liberté de la communication audiovisuelle. Vingt agressions ont été enregistrées durant le mois de mars 2017 visant quarante et un individus travaillant dans le secteur des médias, a relevé le Centre pour la sécurité du travail au sein du Syndicat national des journalistes tunisiens. Ces violations ont concerné 7 journalistes (femmes), 34 (hommes) exerçant dans huit chaînes de télévision, onze radios, quatre journaux et un site électronique.