Le secrétaire général de l'Union des travailleurs de Tunisie (UTT), Ismail Sahbani, a critiqué, hier lors d'un rassemblement ouvrier organisé devant le siège de l'Union à Tunis à l'occasion de la fête du Travail, la politique sociale du gouvernement et la marginalisation de l'Organisation en contradiction avec la constitution. Sahbani a critiqué également le remaniement ministériel partiel opéré, la veille de la fête du Travail, par le chef du gouvernement qui avait démis de leurs fonctions le ministre de l'Education et la ministre des Finances. Il a mis en garde, à cette occasion, le gouvernement contre «la colère de la force syndicale» face à la situation sociale détériorée, signalant que le congrès de l'UTT est prévu les 18, 19 et 20 mai et sera une occasion pour réorganiser les rangs de l'Union et consolider son activité syndicale. L'Union des travailleurs de Tunisie avait publié un communiqué dans lequel elle a mis en garde contre la vague de protestation sociale et la poursuite de la hausse des prix. L'Union a appelé également, dans ce communiqué, à encourager les investisseurs à créer des projets dans les zones intérieures pour relancer le processus de développement. L'UTT, créée depuis près de 6 ans, compte quelque 180 mille ouvriers adhérents. De son côté, le secrétaire général de la Confédération générale tunisienne du travail (Cgtt), Habib Guiza, a indiqué, hier, que le développement ne peut être assuré en l'absence d'une justice. Il a souligné que malgré les acquis politique réalisés après la révolution du 14 janvier 2011, l'Etat demeure faible et incapable d'imposer la loi et de réaliser le développement. Guiza a précisé, dans son discours prononcé à l'occasion de la fête du Travail, que l'Etat fort est celui qui opte pour la distribution équitable des richesses pour réaliser le développement. Il a appelé, à ce propos, à l'impératif d'écouter les légitimes revendications des protestataires tout en soulignant le devoir de veiller à l'application des solutions proposées et prenant en considération la forte détérioration de la capacité d'achat du citoyen et la flagrante baisse de la production. Il a estimé, dans ce même ordre d'idées, que l'Etat n'a pas fait d'efforts pour ancrer le principe du pluralisme syndical, appelant à ce propos toutes les forces nationales et progressistes à unifier leurs points de vue et à œuvrer dans le cadre d'un front unique pour faire face à la crise. Le congrès général de la Cgtt se tiendra les 3, 4 et 5 décembre 2017 et sera une occasion pour présenter des propositions permettant de promouvoir les différents secteurs et soutenir l'effort national, a précisé Guiza.