Le ministère de la Santé lance des campagnes de contrôle de la vente des produits alimentaires, en particulier le lait non stérilisé et ses dérivés, en prévision du mois de Ramadan. Les mises en garde émanant du ministère de la Santé quant à la consommation de produits laitiers non stérilisés se multiplient. L'Organisation de défense du consommateur (ODC) s'est, à son tour, inscrite dans ces campagnes de sensibilisation afin de mettre en garde le citoyen contre certains dangers qu'il encourt en optant pour l'achat de produits non contrôlés. Mais en dépit de ces mises en garde, le citoyen n'hésite pas à prendre un risque qui pourrait avoir de graves incidences sur sa santé. Lait non stérilisé et eau de citerne sur le banc des accusés Il fut un temps où il était conseillé de boire du lait qui sort des pis de la vache ou de la chèvre sous prétexte que c'est bon pour le système immunitaire. Mais, depuis l'apparition de certaines maladies animales, on ne fait que multiplier les mises en garde contre la consommation de tels produits. Le ministère de la Santé a révélé dans un document publié en mars 2017 l'augmentation des cas de tuberculose ganglionnaire au cours des dernières années en Tunisie. Selon une enquête nationale, la tuberculose bovine est à l'origine de 78% des cas de tuberculose ganglionnaire. La bactérie se transmet à travers la consommation de lait non stérilisé ou de viande rouge mal cuite. Dernièrement, et à l'occasion de l'approche du mois de ramadan, le ministère de la Santé a lancé une mise en garde quant à la consommation de lait non stérilisé et ses dérivés en raison des risques d'attraper certaines maladies, telles que la tuberculose bovine et la fièvre de Malte (brucellose). Il conseille, cependant, de consommer les produits stérilisés mis en bouteille. L'organisation de défense du consommateur a, de son côté, mis en garde, contre la consommation de l'eau vendue dans des citernes. Les citoyens achètent cette eau sans se soucier de son origine. Cependant, boire de l'eau non contrôlée, arguant du fait qu'elle est moins chère que l'eau minérale, mais ne répondant à aucune norme sanitaire, peut avoir des incidences négatives sur la santé des personnes. Tous les experts vous conseilleront de consommer dans ce cas l'eau de robinet qui est contrôlée et dont l'origine est bien connue. Des cas de brucellose décelés Six personnes ont dernièrement contracté la brucellose à l'Ariana, nous a déclaré le Dr Mounir Charfi, spécialiste en médecine interne. Il ajoute que d'autres médecins ont signalé des cas similaires au Bardo et dans la banlieue sud sans pour autant en préciser le nombre. La brucellose est une maladie animale observée chez les vaches, les moutons, et les chèvres. Elle est transmise de façon accidentelle à l'homme par ingestion de viande mal cuite, et surtout de produits laitiers et dérivés non pasteurisés (ricotta, fromage blanc). C'est aussi une maladie professionnelle de ceux qui sont en contact direct avec ces animaux (boucher, éleveur, vétérinaire), nous explique le Dr Mounir Charfi. Cette maladie est transmise par une bactérie très résistante dans le milieu ambiant mais elle est détruite par la chaleur, d'où la nécessité d'éviter tous les produits laitiers d'origine non contrôlée, et dont la traçabilité n'est pas certaine. Le cheptel atteint doit être systématiquement abattu, conseille le Dr Charfi. Et d'ajouter que les symptômes au début sont essentiellement une fièvre inexpliquée, prolongée, avec frissons et sueurs malodorantes, surtout le soir, contrastant avec l'état général qui semble bon. Traitée au stade de début pendant 6 semaines avec les antibiotiques spécifiques, elle guérit totalement. Si le diagnostic n'est pas fait, on aura des brucelloses secondaires et tertiaires difficiles à traiter, avec parfois des complications graves. C'est une maladie que le médecin doit déclarer obligatoirement au ministère de la Santé, pour ouvrir une enquête et retrouver la source de la contamination. L'épidémie est en général limitée aux consommateurs de dérivés de lait issus d'un fournisseur non conforme. Il faut donc impérativement acheter des dérivés pasteurisés, recommande le Dr Charfi. Les produits laitiers tels que le lait cru et les fromages frais non fermentés et la ricotta présentent un grand risque de transmission de l'infection à l'homme, notent d'autres médecins.