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Le difficile pari d'une gestion intégrée et durable
Zones Côtières
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 05 - 2017

Dans les pays du Maghreb, comme dans l'ensemble du bassin méditerranéen, la pression sur les zones côtières s'est accentuée ces dernières années du fait d'une littoralisation exacerbée, d'un niveau de pollution qui continue à s'accroître et d'une exploitation accrue sur des ressources naturelles de la frange côtière. Un manuel pour la gestion intégrée a été présenté dans le cadre d'un workshop national riche en discussions et en informations.
Le constat est soulevé dans la préface d'un manuel se rapportant à l'approche et aux outils de la gestion intégrée des zones côtières (Gizc) dans les pays du Maghreb et qui vient d'être publié par le World Wildlife Fund Afrique du Nord (Fonds mondial pour la nature).
Un manuel pour la gestion intégrée, visant, en premier lieu, le renforcement des capacités des acteurs locaux en matière de planification territoriale stratégique, vient d'être présenté mercredi dernier (17 mai) à Tunis dans le cadre d'un workshop national riche en discussions et en informations, qui a été animé par Hamadi Gharbi, coordinateur du projet (Gizc) et représentant du bureau de Tunis au WWF Afrique du Nord, et Leïla Ben Abdeladhim, ingénieur principal au sein de l'Agence de protection et d'Aménagement du littoral (Apal), et en présence de représentants des parties prenantes de la société civile .
Mais l'application de la gestion intégrée des zones côtières (Gizc) dans les pays concernés par ce projet (Algérie, Maroc, Tunisie) n'est pas de tout repos, elle rencontre plusieurs entraves et défis, selon certains acteurs de la société civile, et se heurte à plusieurs obstacles. Ces pays ont pris conscience de la nécessité de mettre en place des stratégies de préservation de l'environnement en général et du littoral en particulier et se sont adhérés au processus de la gestion intégrée des zones côtières enclenché dans le cadre du plan d'action de la Méditerranée. Nonobstant, la réglementation, dont disposent ces pays, demeure insuffisante en raison de la faiblesse de son application.
Ce guide offre aussi une meilleure compréhension du processus à adopter et des principes directeurs régissant la mobilisation des acteurs en vue de la mise en place de la gestion intégrée des zones côtières. Il permet également de faire le lien entre les défis à relever et les réponses apportées. Son but final est de contribuer à asseoir des changements de comportement dans la gouvernance des territoires côtiers en faveur de la Gizc.
Forte pression sur le littoral tunisien, le cas de Ghar El Melh
Notre pays enregistre une forte pression sur le littoral. Ainsi près de 70% de la population résident sur le littoral; alors que 95% des capacités hôtelières se situent sur une façade maritime de 1.300 km et 80% des activités industrielles sont concentrées sur le littoral. La Tunisie a procédé à la délimitation des zones littorales après s'être dotée d'une loi relative au domaine public maritime et de l'expertise de l'Agence de protection et d'aménagement du littoral (Apal) pour la mise en œuvre de la stratégie relative à la gestion intégrée des zones côtières.
La zone Ghar El Melh, et plus précisément Sidi Ali El Mekki, enregistre plusieurs dépassements durant la période estivale. Se trouvant dans une zone qui constitue l'un des plus beaux joyaux de notre patrimoine naturel, la région de Sidi Ali El Mekki se classe déjà à un niveau de vulnérabilité très fort. Elle fait l'objet de convoitise de certaines parties dominées par l'esprit mercantile et n'ayant aucun respect pour Dame Nature. Et c'est surtout durant la saison estivale que les esprits de ces gens s'emballent pour quelques dinars de plus. Cette tranche du littoral est littéralement transgressée en raison de l'absence, justement, d'une gestion intégrée.
La bonne nouvelle, on l'a vécue au début de cette année. La ville de Ghar El Melh a été classée par le Fonds Mondial pour la Nature (WWF Afrique du Nord) comme site Ramsar (zone humide d'importance internationale (lire notre article du 4 février 2017, Ghar El Melh : son atout, l'humidité), ce qui représente un pas important vers la concrétisation de mesures législatives et d'actions concrètes pour sa protection. Un plan de gestion intégrée de la zone de Ghar El Melh a été élaboré par la Direction Générale des Forêts et le Fonds mondial pour la nature. Il faut rappeler dans ce contexte que cette zone n'échappe pas aux problématiques liées au chômage des jeunes (plus de 30%), l'absence des activités associatives, la restriction des activités génératrices de revenus à travers la valorisation du patrimoine naturel et historique de la région et le manque de communication entre la société civile, selon les études parues dans ce manuel. Des facteurs qui poussent à une concrétisation accélérée au plus vite du plan de la gestion intégrée.
Protocole de Madrid signé mais pas encore ratifié
Hamadi Gharbi, coordinateur du projet (Gizc) et représentant du bureau de Tunis au WWF Afrique du Nord, a mis en exergue l'importance de ce manuel comme outil de travail dans les zones côtières dans les pays du Maghreb précités. Il espère la participation effective de toutes les parties intervenantes. Les acteurs visés par ce manuel sont surtout les gestionnaires des zones côtières, les représentants gouvernementaux, les responsables des collectivités territoriales et les organisations de la société civile, ainsi que les médias.
H. Gharbi a déploré la non-ratification, jusqu'à ce jour par notre pays du protocole de Gizc, appelé aussi protocole de Madrid. Leïla Ben Abdeladhim (Apal) nous explique dans le même contexte que ce protocole constitue le premier instrument juridique supra-étatique visant spécifiquement la gestion des zones côtières. Il a été approuvé et signé à Madrid en 2008 par 14 pays dont l'Algérie, le Maroc et la Tunisie, mais n'a été ratifié que par le Maroc. On a eu la promesse qu'il sera ratifié à la fin de cette année, et on compte sur les parlementaires qui appuient ce projet pour l'accélération du processus de sa ratification, fait-elle remarquer.
Ce protocole s'articule autour de quatre thèmes majeurs : l'adaptation des politiques sectorielles et la régulation des activités côtières, l'évolution des modes de gouvernance des zones côtières, le recours à la planification stratégique et le renforcement de la coopération régionale, explique Leïla Ben Abdeladhim. Et de conclure que l'Agence de protection et d'aménagement du littoral est un acteur clé dans la mise en œuvre de la gestion intégrée des zones côtières.
Hamadi Gharbi ajoute de son côté que le but essentiel est la sauvegarde des régions côtières, à l'instar de Ghar El Melh qui demeure menacée. On espère être à la hauteur en tant que protecteur de nos zones côtières, conclut-il.
Un pari difficile mais pas impossible
Les instruments réglementaires et institutionnels mis en place dans les trois pays du Maghreb précités s'avèrent quelque peu incohérents par rapport au processus Gizc, tel que défini par le protocole de Madrid, font relever les observations et les conclusions parues dans le manuel en question. En Algérie comme au Maroc ou en Tunisie, on note la présence des règlements et stratégies efficaces dans les plans Gizc mais qui ne sont pas appliqués et intégrés dans la planification des activités à une échelle sectorielle. Outre l'absence de politique à long terme et le manque de coordination entre les différentes parties prenantes de la Gizc et une certaine absence d'entente entre les pouvoirs publics.
Au niveau du Fonds mondial pour la nature (WWF), on préconise de former davantage les animateurs dans leur rôle et de se retirer progressivement du suivi de la mise en œuvre de la Gizc sur le terrain pour laisser à la population bénéficiaire le soin de s'en occuper. Quant aux acteurs locaux et aux partenaires, il leur est recommandé d'inciter la population à prendre en main la mission du développement local et de dynamiser le processus de l'approche participative. Hamadi Gharbi reconnaît qu'il n'y a pas eu assez de contact et de communication avec les habitants de la région de Ghar El Melh. «On va penser beaucoup plus à garantir leur participation par le biais d'activités favorisant cette région qui peuvent contribuer à l'émergence de conditions de vie décente » souligne-t-il.
Leïla Ben Abdeladhim confirme de son côté que le « processus de Gizc n'a pas pour but la production d'une stratégie ou d'un plan pour le littoral. «Sa réussite ou son échec dépend de sa capacité à produire du changement sur le terrain. Et ce qui compte, ce n'est ni le processus en soi, ni les documents de stratégie ou de planification produits, mais le fait que, oui ou non, il en a résulté une action positive sur le terrain», affirme-t-elle.
La gestion intégrée et durable des zones côtières dans notre pays est un combat de longue haleine, un défi difficile mais pas impossible à relever par les parties intervenantes pour le bien des futures générations.


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