Au cœur de la base militaire de Bouficha, à 80 kilomètres de Tunis-Est, s'installe le Centre d'excellence pour la préparation des forces». Sa création récente, il y a à peine deux ans, s'inscrit dans le droit fil d'une stratégie de lutte antiterrorisme. Soit, un centre spécialement dédié à la formation des soldats hautement qualifiés et qui soient toujours prêts à agir dans l'immédiat. Ici, on garde un degré d'alerte constant. Se comporter ainsi n'est pas une exception. Son déploiement au rythme intensif l'a hissé au niveau de l'excellence. Une place de choix qui ne lui est pas attribuée fortuitement. « L'Excellence », il y a de quoi l'appeler ainsi. Cette preuve de force réside clairement dans les aptitudes physiques et opérationnelles dont il se distingue avec brio et ses réactions offensives-défensives à temps en cas de danger et la précision de tirs vers la cible. Toutes ces qualités figurent harmonieusement dans le logo visuel du centre, explique son chef, le colonel Noureddine Riahi. L'on y trouve le « bleu » du pragmatisme, les « combattants armés » et le « cercle pointillé » pour repérage de position. Le tout dans la célérité et l'efficacité requises. Bref, son slogan s'identifie à sa devise. Sa mission est claire : initier les formations militaires aux procédés des tirs et aux techniques de combat sur le champ de bataille. Le centre se pose, ainsi, en rempart face au terrorisme, phénomène qui se nourrit du sang et des malheurs. Hors-la-loi, il ne vit que dans l'opacité totale. Mais ses victimes, déjà tombées en martyrs sur l'autel de la liberté et du patriotisme, continuent à vivre dans la mémoire des nations. Elles ne meurent jamais ! Dans le viseur des tireurs En tout état de cause, connaître son ennemi, c'est tant mieux. Mais, à guerre exceptionnelle, moyens exceptionnels. Et des connaissances opératoires hors du commun. Un savoir-faire qui aura à durcir les forces armées, les rendre plus aptes à agir au moment opportun, dans n'importe quelle condition. Car en temps de guerre non traditionnelle, la chasse à l'homme exige une tactique particulière. Dans ce centre, l'exercice militaire embrasse d'autres champs d'action : l'art du tir, techniques de lutte collective et individuelle, traitement avec des objets et des corps étranges, gestes en cas d'urgence, premiers secours à fournir aux blessés, pédagogie et préparation physique. Ainsi aguerries, ces forces spéciales devraient être toujours à l'avant-garde. Terroristes en point de mire. « Sur le terrain d'entraînement, comme dans les zones de conflits, cette armée d'élite n'a pas droit à l'erreur», lance le colonel Riahi, insistant sur le fait de séparer le bon grain de l'ivraie. Pour lui, terroriste ou supposé l'être, il ne faut pas mélanger. Au centre « d'Excellence », la formation est le maître-mot. « D'ailleurs, on forme pour les besoins de nos armées de terre, dans les lieux de tension et sur les frontières», a-t-il encore précisé. En dehors de la base militaire de Bouficha, à quelques dizaines de kilomètres, au mont « El Hamra » précisément, l'on a assisté à une démonstration de force d'ordre collectif et individuel. Une simulation d'intervention en cas de risque potentiel, mais avec des coups de feu à balles réelles. Du reste, les guet-apens truqués, les bombes éclatées, les munitions, les blindés mobilisés et le nombre des blessés évacués offrent un décor de guerre bien réelle. Autant dire, «l'Excellence» est un centre digne de ce nom.