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Armée: le nœud gordien d'une réforme en mal de repreneurs (II) : Pour une armée de métier
Publié dans Leaders le 25 - 12 - 2015

Comme annoncé dans la première partie de la contribution parue dans LEADERS du 02 décembre 2015, j'aborderai ci - après les thèmes suivants. En premier lieu, la question du choix binaire entre la conscription et la professionnalisation de l'armée qui semble tarauder un grand nombre de militaires particulièrement ceux qui sont en première ligne du front. Ensuite, une proposition relative à la lutte antiterroriste et enfin, l'esquisse d'un sujet jamais traité auparavant car considéré comme tabou; le syndicalisme militaire.
Professionnalisation vs conscription
La décision de la France d'abandonner la conscription au profit de la professionnalisation de son armée semble avoir entraîné un " effet domino ". Coup sur coup, la Belgique, la Hollande, l'Espagne (1997), l'Italie (1999) , le Portugal et même la Russie ont amorcé un processus graduel dans ce sens. Nombre d'Etats parmi ceux qui n'ont pas sauté le pas ont annoncé leur intention de le faire, à l'Ouest mais surtout à l'est de l'Europe (Hongrie, Pologne, République Tchèque, Slovénie, Pays baltes) y songent fortement. D'autres, encore retenus par le coût budgétaire, s'interrogent sur la conscription destinée désormais à devenir résiduelle.
On comprend que certains gouvernements finissent, de guerre lasse, par considérer que l'armée professionnelle malgré ses risques et son coût, a, au moins, un charme: celui de la simplicité.
Aussi et dans la plupart des cas, la professionnalisation d'une armée est une conséquence d'une politique de défense évolutive, revue sans cesse et améliorée.
Pour le cas de la Tunisie, la professionnalisation de l'armée répond à des exigences et impératifs tant endogènes (évasion des jeunes du service national, déficit grave dans les effectifs des unités en guerre déclarée et imposée, faible niveau d'éducation des jeunes recrues...etc) qu'exogènes (inflexions majeures tous azimuts post révolution, nouvelles menaces de type terrorisme, cyberguerre ...ect). En somme, cette opération est une profonde transformation qualitative de l'armée au niveau de ses personnels. Elle s'accompagne d'une reconsidération des effectifs dans le sens de la réduction et du rajeunissement pour s'adapter aux nouvelles missions.
Evidemment, d'aucuns nous rétorqueraient sur le coût exorbitant de cette opération.
Il n'est pas savant de dire que la mise en place d'une armée de métier n'est pas pour demain. L'abandon de la conscription est un vaste chantier qui devra faire l'objet d'un débat non seulement en conclave d'experts mais un débat à l'échelon national ouvert à toutes les forces vives de la nation. A présent, ni les préalables socio - politique ni, à plus forte raison, le contexte sécuritaire, ne permettent d'envisager l'entame d'un tel projet. Celui-ci demeure au cœur de la réforme mais exécuté graduellement pour être réalisé à l'horizon de 2025 selon un chronogramme profondément réfléchi.
Néanmoins, le fait d'octroyer à la défense nationale un budget supplémentaire pour le recrutement de quelques milliers d'hommes démontre, si besoin est, que le pays affiche un robuste volontarisme d'avoir une armée émergente, plus aguerrie et en mesure de venir à bout de l'hydre du terrorisme. La balle est désormais dans le camp des responsables militaires qui sont tenus à faire preuve de plus d'imagination, d'audace et de savoir-faire. Il est temps de donner un sérieux coup de pieds à la fourmilière et oser accomplir un devoir de salubrité et d'entreprendre avec courage des changements déterminants. Il faut avoir conscience que le futur se forge ici et maintenant. C'est là tout le défi que nous avons à relever. Changer maintenant c'est éviter de subir demain.
La réforme sera révolutionnaire ou ne sera pas
A priori, parler de réforme révolutionnaire de l'armée paraitrait hors sujet. Il n'en est rien; l'opportunité m'est donnée d'attirer l'attention sur un certain nombre de questions en allant droit vers la vérité des choses de ce qui est utile et prioritaire pour le pays.
Mon propos concerne une refonte des unités impliquées dans la lutte antiterroriste dont le bilan est jusqu'ici mi - figue mi - raisin. Et là je me permets de m'adresser aux Officiers de la haute sphère décisionnelle pour leur suggérer de repenser radicalement leur stratégie en matière de combat contre le terrorisme particulièrement en milieu montagnard, Chaambi et toute la grande dorsale. Je résume mes suggestions comme suit:
* Procéder au recrutement de jeunes issus exclusivement des régions de la haute steppe tunisienne qui connaissent mieux que quiconque le terrain et qui sont les mieux motivés à défendre leurs villes et villages.
* Reconvertir le CIJR de Souk El Jomaa (Makthar) en un " Centre d'instruction et d'entrainement de combat en montagne ". Le site s'y prête à merveille. N'oublions pas qu'il a servi de lieu d'entrainement et de repli pour nos frères, les combattants algériens pendant leur lutte pour l'indépendance.
* Réserver les meilleurs instructeurs de l'armée, officiers et sous- officiers à ce centre
* Ne pas hésiter à faire appel au " know - how " des algériens en lutte antiterroriste et des Alpinistes français en matière de combat en milieu escarpé. Les deux pays n'y verraient aucune objection.
Création de groupements tactiques interarmes
À l'issue de la formation de base au centre de SOUK EL Jomaa, le contingent sera réparti sur des "Groupements Tactiques Interarmes" constitués spécialement pour la lutte antiterroriste et déployés sur l'étendue de la grande dorsale; là où existent les repaires de terroristes. Des nouveaux campements peuvent être envisagés afin de mieux occuper le terrain nettoyé, car sans occupation de terrain de manière effective et permanente, le mal ne sera pas extirpé.
Ces GTIA devraient se distinguer par leur aéromobilité (hélico) et leur équipement et armement modernes notamment leur système d'information et de communication (un même réseau de transmission reliera tous les niveaux d'intervention humaine, du Commandement au fantassin isolé).
Quid du syndicalisme militaire en Tunisie
L'armée, c'est fait pour combattre...C'est une vérité de La Palice. Il lui faut une discipline, une chaîne d'autorité; la cogestion est simplement impossible. En raison de la spécificité de ce métier, le syndicalisme lui est, par définition, incompatible. Dans Larousse: Un syndicat c'est un groupement constitué pour la défense d'intérêts catégoriels ou professionnels communs. Or, dans l'armée, la façon normale pour les militaires de se faire entendre est de s'en remettre à la haute hiérarchie, seule habilitée à transmettre au politique les aspirations et doléances collectives éventuelles.
En Tunisie, ni la communauté militaire ni le gouvernement ne souhaiteraient la mise en place de syndicat. Toutefois, sous l'impulsion du Ministre de la défense nationale, une cellule d'étude et de réflexion vient d'être créée au sein de l'ASSOCIATION DES ANCIENS OFFICIERS DE L'ARMEE NATIONALE pour la conception d'un mécanisme de substitution susceptible de renforcer les droits des militaires et leur donner une parcelle de liberté d'expression par le biais d'un MEDIATEUR MILITAIRE indépendant et relevant directement du MDN. Les résultats de ces travaux paraîtront incessamment.
Mohamed Kasdallah
Colonel (r)
Membre de l'Association des Anciens Officiers de l'Armée Nationale
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L'armée: le nœud gordien d'une réforme en mal de repreneurs (première partie)


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