Le premier stage achevé, le sélectionneur national a pris le temps de juger de la forme de tout le monde avant de faire ses choix. Plus que les noms, c'est la qualité et la motivation qui vont compter La première de Nabil Maâloul et de son staff s'achèvera demain avec la communication de la liste officielle des joueurs qui vont affronter l'Egypte pour le compte des éliminatoires de la CAN 2019. Cinq jours de stage en présence d'un groupe de plus de 20 joueurs entre locaux et expatriés anciens et nouveaux. C'est un groupe hétérogène avec des profils différents : il y a les cadres qui seront sûrs d'être retenus comme Selliti, Akaïchi, Ben Youssef, mais il y a aussi des joueurs locaux qui découvrent la sélection et qui savent bien que leur convocation est une initiation à la vie de la sélection. Ils n'ont pas les moyens ni l'expérience pour jouer les matches internationaux de grand calibre. Qu'ils soient locaux ou expatriés, ils cherchent une place au futur. En l'absence des joueurs de l'EST, de l'ESS, du CA et du CSS (qui forment entre eux un groupe de plus de 10 joueurs internationaux), ce premier stage a été l'occasion pour le revenant Maâloul de retrouver l'ambiance de la sélection quatre ans après une expérience complètement ratée. C'est aussi une opportunité pour des joueurs qui évoluent en Europe, et qui terminent la saison, de garder la forme à un rythme soutenu qui prend en compte la récupération et la fraîcheur. Un joueur comme Lary Azzouni a fait l'objet d'une séance de massages après avoir ressenti un coup de fatigue. Lors de la séance de mardi soir et celle d'hier, Maâloul et Okbi ont programmé des matches d'application sur tout le terrain en présence d'un public venu nombreux (c'est quelque chose de bien après des années où la sélection s'entraînait à huis clos). L'objectif était sûrement de voir l'état de forme des joueurs en condition réelle. Ce premier stage s'achève demain avec la question qui s'impose : qui sera absent dans ce tri ? La logique va dans le sens de la conservation de l'ossature qui a joué avec Kasperczak. L'urgence des compétitions et leur importance (CAN et surtout Coupe du monde) justifient en grande partie cette tendance. Les plus motivés Nabil Maâloul sait bien qu'il n'a plus droit à l'erreur cette fois. Après le passage polémique et la petite prestation à l'époque, après cet échec cuisant, l'ancien-nouveau sélectionneur, qui a choisi Okbi et Daoued pour l'aider en compagnie de Missaoui, fera tout cette fois pour composer l'équipe qui devra d'abord battre l'Egypte le 11 juin à Radès, et par la suite affrontera la RDC dans un match déterminant pour la qualification au Mondial russe. Les noms existent, avec un choix large et une situation d'abondance. Cela dit, le choix cette fois ne va pas être seulement «technique», mais aussi un choix des joueurs les plus motivés, les plus en forme en ce moment. Peut-être que l'une des raisons qui ont précipité le départ de Kasperczak est sans doute ce manque de sérieux et de motivation des joueurs dans les matches amicaux du Maroc et du Cameroun. Ce premier stage, et c'était une première, s'est déroulé avec des joueurs qui débarquent pour la première fois. Le second stage sera plus signifiant pour Maâloul et son staff : les meilleurs seront là, la concurrence sera acharnée pour gagner déjà sa place parmi le groupe, et par la suite pour s'imposer dans le onze qui va affronter l'Egypte. Rien n'a filtré sur les choix de Maâloul, mais d'après nos sources, on pense que les cadres de la sélection seront là. La marge des choix n'est pas si large vu l'urgence et étant donné que l'ossature qui jouait avec Kasperczak n'avait rien à se reprocher sur le plan technique. Les choses sérieuses commencent à partir du 5 juin avec le deuxième stage qui précède le difficile match contre l'Egypte. Un adversaire qui cache son jeu Les matches Tunisie-Egypte ont été toujours bien disputés depuis de longues années. Celui du 11 juin n'échappera pas à la règle. Les Egyptiens, emmenés par un Cuper fin connaisseur, et par des joueurs qui se comportent bien en Afrique, cachent bien leur jeu. Leurs médias disent que l'équipe est diminuée et que les absences vont peser. Or, Saïd, Morsi, «Kahraba», et l'intenable M'hamed Salah, sans oublier le vétéran Al Hadhari, Nenni, Muhammedi, Ramadan Sobhi, sont des joueurs qui savent se retrouver le jour J. Qu'ils passent par un bon ou un mauvais moment, les joueurs de Cuper forment un groupe blindé et jouent un football réaliste, athlétique et ils savent ramener la victoire même sans trop forcer. Ce ne sera pas un match où nous partirons favoris. Loin de là. On joue le finaliste de la CAN et face à un entraîneur astucieux et intelligent. Cela dépendra de nous, des plans de jeu de Maâloul et, bien sûr, de la forme du jour des joueurs, ce soir-là.