Le match du Liberia n'est pas un match où il y a plusieurs scénarios devant nous : c'est soit gagner et passer à la CAN, soit faire match nul ou perdre et attendre une seconde place qui peut nous qualifier avec une probabilité de 2 sur 13. Soit bien sûr dire adieu à la CAN pour la première fois depuis 1992. Tactiquement, c'est un match spécial pour Kasperczak qui se trouve devant une épreuve délicate et une mission pas pénible vu nos atouts plus solides. Le Franco-Polonais joue le destin de la sélection pour une compétition où nous avons reculé. Mais de là à risquer notre place, c'est quelque chose qu'on ne peut pas tolérer. Un match où tactiquement, Kasperczak et ses joueurs n'ont d'autres choix que de gagner et de se mettre à l'abri dès la première mi-temps. Le temps ne sera pas notre allié dans ce match décisif : plus nous avançons dans le match sans prendre l'avantage, plus le Liberia prendra confiance et cherchera à nous piéger. Pas de précipitation, forcer les choses dès le début bêtement n'est pas une bonne recette. Mais en même temps, si l'on va trop attendre, si l'on va prendre beaucoup de temps à chercher les buts adverses peut aussi ne pas arranger nos affaires. Certainement que les plans du jeu sur le papier, aussi intelligents soient-ils, ne peuvent rien signifier si les joueurs ne les appliquent pas. Kasperczak sait très bien, avec sa longue expérience, que c'est un match où la manière compte peu et où le résultat est fondamental. C'est un match de survie pour l'équipe de Tunisie. Les prédispositions à attaquer, à se montrer efficace et à marquer vont être des éléments de réussite. Avant même les plans qui n'ont rien d'important, faute de motivation des joueurs. Une équipe qui marque peu Dans les grands matches de ce groupe A, nous avons eu du mal à marquer, comme c'est le cas à l'aller au Liberia, ou à assurer une large victoire (contre le Togo à Monastir — une victoire 1-0). Quand on joue devant une équipe qui a des moyens respectables, on a du mal à se libérer offensivement. Nous n'avons pas le profil des joueurs et de l'équipe qui aime et qui peut attaquer et marquer beaucoup de buts. C'est même un profil classique de notre sélection qui aime contrer, jouer la transition, piéger l'adversaire dans des moments particuliers du match. Avec Kasperczak, la sélection tunisienne n'a pas changé de devise. A l'image du Polonais, c'est une équipe conservatrice, peu inspirée devant et qui compte sur sa présence en défense d'abord. Aujourd'hui, et en l'absence de M'sakni et Chikhaoui, les deux créateurs préférés de Kasperczak, la chance sera donnée à Lahmar et à Khazri pour donner un tempo offensif à l'équipe. Khenissi devrait lui aussi partir d'entrée même si Akaïchi reste plus expérimenté dans ce genre de matches. En tout cas, ce sera une équipe relookée devant avec une question : la nouvelle composition de l'équipe va-t-elle bien fonctionner? D'après les séances d'entraînement, Kasperczak va plus vers un bloc avancé, haut, même s'il hésite entre le 3-5-2 et le 4-2-3-1. Dans les deux cas, on a une portée vers l'attaque. Vers le harcèlement de la défense. Le rôle de Maâloul et de Negguez sera le point crucial de cette stratégie offensive. C'est leur activité sur les couloirs qui va déterminer si on a les moyens ou non de mettre la pression du match sur la défense du Liberia. Le plus important sera de profiter de nos moments forts qui devraient être nombreux. De l'équilibre entre milieu et défense, dosage des efforts, et surtout réussite et lucidité à l'approche des buts, c'est ce dont on aura besoin ce soir.