Rien ne sera comme avant, nous rassure le secrétariat d'Etat aux Ressources hydrauliques au ministère de l'Agriculture. Ce dernier s'active à qui mieux mieux pour améliorer d'une manière considérable la desserte d'eau potable aux quatre points cardinaux de la République, en période de pic estival de consommation d'eau potable. Les améliorations iront crescendo d'été en été grâce à la réalisation progressive d'une série de programmes ambitieux. Au grand bonheur de nos ménagères qui ont tant souffert le calvaire ! Pour une fois depuis des années, la saison estivale s'annonce satisfaisante quant à l'adduction d'eau potable à travers le pays. On nous rassure du côté de l'avenue Alain-Savary que l'été 2017 se passera sans accrocs. Ceci grâce à la mise en œuvre d'un vaste programme de création de nouveaux forages, la mise en place de nouveaux équipements de forage et surtout le remplacement d'une bonne partie des conduites vétustes et aux dimensions devenues de plus en plus inadaptées aux débits répondant aux besoins des abonnés. Ceci sans oublier la mise en place de nouvelles stations de traitement (c'est-à-dire de déférisation) à Bizerte, Kasserine, Sidi Bouzid, etc. Et aussi la mise en service des stations de dessalinisation à travers le Sud tunisien. Nous en citons essentiellement celles de Gabès, Médenine, Derjba, etc. Ces stations seront renforcées par d'autres unités à Sousse et Sfax. Ce projet connaîtra un début d'exécution dès que les études en cours seront finalisées. Grâce à ces efforts et au nouveau plan de desserte mûrement réfléchi, l'on espère, d'ici fin juin en cours, faire un grand pas vers la solution du problème du déficit d'eau potable en temps de pic caniculaire. Un programme salvateur Le programme le plus ambitieux est celui du transfert des eaux de l'extrême nord vers le Grand-Tunis, le Cap Bon, le Sahel et Sfax. Ce programme a été rendu impérieux par des circonstances particulièrement difficiles dues aux deux dernières années de sécheresse connues par notre pays. Ce qui a occasionné la baisse considérable du stock du barrage de Sidi Salem (gouvernorat de Béja). Ce programme a été entamé depuis le mois de septembre 2016. Le transfert en question se fait selon les étapes suivantes : - Du barrage Barbara (Jendouba) vers celui de Bouhertma avec 100.000 m3 par jour, du barrage Sidi Barrak (Béja) vers celui de Sejnane avec pas moins de 600.000 m3 par jour et du barrage Zyatine (Bizerte) vers également Sejnane avec un volume de 50.000 m3/j. - Les eaux provenant des barrages Sidi Barrak et Zyatine, ajoutées au stade du barrage de Sejnane, sont transférées vers le Canal Medjerda (Cap Bon) avec une capacité de 750.000 m3/j. Ce qui correspond à un potentiel d'environ 270 millions de m3/an. Ça avance ! Ce programme de transfert se fait moyennant un pompage très onéreux. Le coût de l'énergie afférente s'élève à environ 28 millions de dinars par an. A souligner que, depuis l'amorce de ce programme en septembre 2016, un volume de 122 millions de m3 des eaux de l'extrême nord a été transféré par les complexes hydrauliques gérés par une société privée. D'autres barrages et ouvrages de transfert viennent d'être construits et mis en exploitation au gouvernorat de Bizerte. Ce qui permettra de renforcer d'une manière non négligeable la capacité de transfert à partir de cet été. Il s'agit en l'occurrence des barrages Gamgoum, Harka, Melah et Tine (tous dans la région de Bizerte). Ceux-ci vont améliorer les réserves de transfert de 55 millions de m3 supplémentaires par an. Tandis que le projet de construction du barrage Douimis et de ses ouvrages de transfert a déjà pris son bonhomme de chemin vers la réalisation. Ce barrage a une capacité de stockage de l'ordre de 45 millions de m3. Son coût est estimé à 42 millions de dinars. L'éternel casse-tête chinois ! Et l'on ne saurait clore sans dire un mot sur une grande source de maux. Il s'agit des groupements hydriques disséminés à travers nos zones rurales. Le cas de ces groupements demeure un casse-tête chinois pour tout public concerné et autorités publiques confondues. Puisque, dans la plupart des zones, la distribution de l'eau potable est trébuchante. La responsabilité de cette situation très préoccupante incombe aux intéressés, dont la plupart rechignent à régler les frais de consommation électrique. Ce qui a, à chaque fois, de guerre lasse, obligé la Steg, à procéder à des coupures, mettant à sec une population se déclarant incapable de régler ses créances. Et même les facilités de paiement et les échelonnements proposés par la Steg n'ont pas motivé les récalcitrants à faire un pas en avant pour faire débloquer la situation. Et hélas! aucune solution ne semble pointer à l'horizon.