1.400 visites de contrôle ont été effectuées par les brigades économiques de La Manouba du 27 mai au 7 juin. Ces brigades économiques ont relevé 282 infractions lors des campagnes de contrôle... La tournée des agents du contrôle économique relevant de la direction régionale du commerce de La Manouba ont effectué, le vendredi dernier, une visite au marché de Borj El Amri et ont poursuivi leur ronde dans une boulangerie et un commerce de volaille. A 10h00, le premier PV est tombé. En inspectant l'arrière boutique d'une boulangerie de la ville, les agents de contrôle ont remarqué que la matière première servant à fabriquer les variétés de pain exposées dans la boulangerie n'était pas conforme aux normes. Une autre infraction a été également relevée relative à l'huile utilisée. Le propriétaire confectionne ses produits à partir de l'huile subventionnée alors que cela est strictement interdit par la loi. En outre, l'équipe du contrôle économique a saisi 670 litres d'huile subventionnée. Les agents ont poursuivi leur inspection. Après avoir contrôlé les conditions de conservation et de stockage des préparations alimentaires, les agents de contrôle ont exigé de voir les factures d'achat des sacs de farine, afin de vérifier si le propriétaire de la boulangerie utilisait ou non de la farine subventionnée dans la préparation des pains. «Les propriétaires de boulangeries ont nié l'utilisation de la farine subventionnée pour la fabrication de pains spéciaux et de pâtisserie. Il faut savoir que l'usage de cette farine est strictement interdit pour la préparation de ces deux types de produits», a relevé l'un des agents. En vérifiant la qualité de la farine, déposée dans de gros sacs à même le sol,ils ont remarqué qu'elle avait changé d'aspect et de couleur. Pis encore, la farine utilisée était d'une couleur presque noire. De plus, une grande partie du matériel de fabrication est en panne. Suite à cette série d'infractions, un PV a été adressé au propriétaire de la boulangerie qui a été sommé de se rendre à la direction de contrôle cette semaine pour s'acquitter d'une pénalité. Le directeur régional du commerce à La Manouba, Yasser Ben Khelifa, a indiqué que l'équipe économique a effectué 1.400 visites de contrôle, du 27 mai au 7 juin, les brigades de contrôle ont relevé 282 infractions lors de ces campagnes de contrôle. «Au cours de ces visites, plusieurs infractions ont été relevées concernant les fruits et légumes, les volailles, les escargots, la boulangerie et les produits alimentaires et l'utilisation illégale de la balance. «Ces infractions portent sur la hausse des prix, le non-affichage des prix et la concurrence déloyale», a-t-il ajouté. Contrôle d'hygiène des produits alimentaires S'agissant du contrôle de la qualité des produits alimentaires, le travail a été axé sur les produits périssables et les conditions de stockage. Les agents de contrôle ont saisi 544 kg de viandes blanches, 13 tonnes de farine subventionnée, 450 kg de sucre, 1.270 litres d'huile végétale subventionnée destinée aux commerces. Sept points de ventes ont, par ailleurs, été autorisés à vendre de l'huile subventionnée (Denden, Oued Ellil, Mornaguia, Jedaïda, Borj El Amri, Battan) a précisé notre interlocuteur. Les agents ont effectué une ronde de contrôle dans le principal marché de la ville . Les prix sont abordables. Les tomates sont commercialisées à 980 millimes le kg ; les poivrons 1.950 millimes, les pommes de terre à 980 millimes et les oignons à 1.180 millimes. Bref, on a pu observer un marché bien achalandé. Les marchands ont mis tout leur art et leur technique pour décorer leurs étals et attirer la clientèle clairsemée et hésitante. De grandes quantités de légumes, fruits et viandes sont disponibles à des prix abordables, mais on a pu également constater aussi des prix hors de portée pour les bourses moyennes. Un vendeur de fruits et légumes souligne : «Notre filière est soumise à un contrôle strict. Notre marchandise est fraîche car elle provient quotidiennement de l'agriculteur. Les intermédiaires et les responsables du transport font augmenter le coût, mais on n'a pas le choix !». Le contrôle sanitaire est effectué quotidiennement par les services concernés. Un client, couffin à la main, est surpris par les prix affichés, qui ont connu une hausse inhabituelle au cours du mois de Ramadan. Hausse du prix de la viande rouge Au souk de La Mornaguia, les agents de contrôle ont effectué un tour d'inspection dans le pavillon des viandes rouges et des volailles pour inspecter les prix et la qualité, ainsi que les conditions d'hygiène et de manipulation des produits exposés. Certains consommateurs se seraient, en effet, plaint d'une hausse des prix de la viande rouge ce qui les a conduit à opter pour les viandes blanches dès la deuxième semaine de Ramadan. Samir, un habitant de La Mornaguia, estime qu'«après la révolution, les bouchers sont devenus très agressifs et ne respectent plus les agents du contrôle économique ou de la santé». La fraude et la tricherie en ce mois saint sont devenues monnaie courante. Certains commerçants veulent gagner de l'argent d'une façon illicite. Le phénomène dure depuis longtemps, mais s'est aggravé après la révolution. Un autre boucher, qui compte 40 ans d'exercice dans la profession, souligne : «Nous sommes soumis un contrôle strict. Les bêtes sont abattues en présence d'un vétérinaire. En outre, une attestation du vétérinaire est délivrée pour garantir que la viande est saine. Cela prouve que la viande est soumise à un contrôle sanitaire dans les abattoirs agréés». Le boucher remet ces documents aux agents de contrôle qui visitent la boucherie d'une façon inopinée. En cas d'infraction, des sanctions sont prévues. Faouzi, quinquagénaire, vendeur dans une chaîne de distribution, confie avec un ton pessimiste : «La situation est devenue dure et pénible». Mais, il garde l'espoir de voir sa marge bénéficiaire augmenter un jour. Les agents de la brigade économique ont prêté une attention toute particulière aux fraudes et aux hausses illicites des prix. «Si vous saviez ce qui atterrit en fin de course dans votre assiette, vous n'en mangeriez pas une miette ! », a conclu l'un des agents