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Discrétion, efficacité et dignité
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 06 - 2017


Par Kamel GHATTAS
Une Tunisienne est championne d'Europe, l'autre est consacrée meilleure buteuse du championnat français de handball, une autre encore qui s'illustre à Roland-Garros. D'autres enfin ont gravi ou sont sur le point de le faire les premières marches des podiums des différentes disciplines individuelles ou collectives. Ce n'est plus une surprise d'apprendre, par l'entremise des agences de presse ou par un entrefilet bref et concis, leurs résultats au terme d'une compétition rarement annoncée et pour laquelle elles se déplacent presque incognito.
L'événement prend toute sa solennité lorsque l'une d'entre elles est reçue pour des félicitations protocolaires vides de sens et qui ne font pas avancer le sport féminin d'un iota.
Nos jeunes sportives, maintenant rompues aux arènes du monde entier, savent voyager et se faire respecter. Elles se frottent, sans complexe aucun, d'égales à égales aux meilleures des cinq continents, puisque nous comptons des championnes du monde ou olympiques dans les rangs des sélections nationales, depuis un bon bout de temps déjà.
Cela revient à dire que le sport féminin dont on entend à peine parler, alors que le brouhaha et les foires d'empoigne qui couvrent les activités masculines, scandales et indisciplines compris, nous gavent de vertes et de pas mûres à longueur d'année. Ce travail qui se fait dans l'ombre, presque en cachette, ignoré de tous ou de la plupart, avec des moyens insignifiants est remarquable de dignité. Aucune fille, à notre connaissance, n'a jamais menacé de grève ou de refus de s'entraîner parce qu'elle est obligée de se mettre en tenue sportive dans un coin de gradin ou dans des vestiaires sans eau froide ou chaude.
Elles sont ponctuelles, appliquées et surtout mènent leur carrière avec une réelle méthode, en rentabilisant au maximum les séances d'entraînement et de compétitions qu'elles abordent avec l'esprit gagneur et la volonté de progresser et de franchir de nouvelles étapes. Poussées par un formidable élan intérieur, elles apprennent vite et possèdent des facultés d'adaptation et de persévérance qui leur permettent de devenir rapidement compétitives. D'ailleurs, sur ces mêmes colonnes, nous avions depuis des décades encouragé l'investissement au niveau des féminines et dans certaines disciplines, il y a eu, heureusement, des pionniers qui ont cru en elles et les ont encadrées, conseillées et entourées de leur paternelle attention, et alors qu'une fille pouvait à peine quitter le domicile familial, pour en faire des compétitrices confirmées.
Nous risquons d'en oublier, mais Mahmoud Kouki en handball et Mohamed Ferjani (paix à leurs âmes) en athlétisme ont réellement marqué leur époque, alors que le sport féminin était à ses premiers balbutiements. Puis vinrent d'autres techniciens et... techniciennes, issues des Ecoles tunisiennes, qui, dans toutes les disciplines, ont pris le relais pour leur faire franchir de nouvelles étapes.
Nous continuons à croire que l'investissement dans le sport féminin demeure plus que gagnant. Et nous persistons à croire que c'est au niveau des scolaires et universitaires que l'on doit agir, travailler et investir en force, pour élargir l'éventail du champ de prospection. C'est un milieu naturel où nos filles s'expriment le mieux et où elles se sentent le plus en confiance.
Malheureusement, on fait si peu pour les scolaires et la prise en main se limite aux séances d'éducation physique et aux compétitions scolaires dont on entend à peine parler. Nous sommes loin des jours de gloire où les scolaires, filles et garçons, toutes catégories, jouaient à guichets fermés ou devant des milliers de spectateurs qui se déplaçaient à l'hippodrome de Kassar Saïd pour les finales de cross-country, que l'on retransmettait en direct à la télévision. C'était dans les années... 1960/70 !
Où en sommes-nous aujourd'hui ?
A la télévision, pour une question de recette publicitaire peut-être, on préfère nous montrer ces visages grimaçants de pseudo-dirigeants qui se battent comme des chiffonniers, cette hystérie qui dénature le sport et consolide le parti de ceux qui pensent que l'éthique sportive est bel et bien perdue dans nos murs, ces arbitres devenus une risée internationale, ces scandales qui éclaboussent l'image de tout un pays et on ne pense même pas au sourire radieux à l'application et au fair-play qui caractérisent toutes les rencontres féminines. Autant reconnaître que 50% de la population tunisienne ne bénéficient d'aucune reconnaissance.
Les sports scolaires bien discrets, ce sont les équipes civiles qui ont pris le relais. Les moyens investis sont insignifiants et des sections féminines ne tiennent que parce que quelques hommes et femmes de bonne volonté y croient et les portent à bout de bras, en dépit de tous les obstacles qui se dressent. Elles fonctionnent avec le peu de moyens qu'on leur accorde et, pourtant, elles continuent d'enregistrer des résultats. Tout le monde se souvient de la médaille olympique ramenée par une lutteuse qui n'a bénéficié que d'une préparation limitée, sans tournois internationaux ni combats à l'étranger.


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