Chetali, Lemerre, Zouaoui ou encore André Nagy : certains ont réussi, d'autres ont échoué. Mais ils sont tous restés gravés dans la mémoire collective. La nationalité du sélectionneur n'a jamais été une référence dans le succès ou dans l'échec de l'équipe de Tunisie. Qu'ils aient qualifié l'équipe nationale à une phase finale de la Coupe du monde, remporté un titre continental ou tout simplement échoué lors d'une CAN, ils ont marqué l'histoire de la sélection nationale et du football tunisien. Abdelmajid Chetali, Roger Lemerre, Youssef Zouaoui, André Nagy ou encore Henri Kasperczak : que de noms restés dans la mémoire collective ! Quand on évoque les noms des entraîneurs qui ont marqué l'histoire du football tunisien et de la sélection nationale, un nom revient avec insistance : André Nagy. Pour les férus du football tunisien des années 1970 et 1980, il a laissé son empreinte. Beaucoup vous le diront : ils ont beaucoup appris de lui. Les joueurs qu'il a entraînés ou les techniciens qui l'ont côtoyé ont retenu quelque chose de la méthode Nagy, même si ce dernier n'a pas qualifié l'équipe de Tunisie à la phase finale de la Coupe du monde. Mais ce sont ses successeurs qui entreront par contre dans l'histoire du football tunisien. La paire Abdelmajid Chetali-Taoufik Ben Othman restera à jamais gravée dans la mémoire collective. Une paire de techniciens dont les noms sont associés à l'épopée de 1978. Mais les techniciens tunisiens n'ont pas toujours réussi à la tête de l'équipe nationale. Certains ont écrit l'histoire, mais pas en lettres d'or. Un en particulier, Youssef Zouaoui, dont le nom est souvent associé à la mésaventure de la CAN 1994. L'équipe de Tunisie avait perdu en match d'ouverture à El Menzah devant le Mali, avant de faire match nul face au Zaïre. La sélection nationale s'est fait éliminer dès le premier tour et Youssef Zouaoui a été viré en pleine compétition. Ils sont sortis par la petite porte Parmi ceux qui ont veillé aux destinées de l'équipe de Tunisie, il y a ceux qui ont réussi et qui sont sortis quand même par la petite porte. Nous citerons deux en particulier. Il y a d'abord Henri Kasperczak qui a redoré le blason de l'équipe nationale après l'échec cuisant de 1994. En deux ans, le technicien franco-polonais a métamorphosé l'équipe. Parti de rien, il a réussi à atteindre la finale de la CAN 1996, perdue devant le club organisateur, l'Afrique du Sud. Il a réalisé, par la suite, une performance, restée à jamais dans les annales, celle de qualifier la Tunisie, vingt ans après, en phase finale de la Coupe du monde. Le paradoxe est qu'il s'est fait limoger après la défaite au deuxième match contre la Colombie, comptant pour le premier tour du Mondial de France. Son adjoint, Ali Selmi, a dû diriger le dernier match face à la Roumanie. Dix-huit ans plus tard, la FTF a rappelé Kasperczak à la barre. Encore une fois, il est sorti par la petite porte, bien qu'il ait commencé à donner un cachet au jeu de l'équipe lors de la CAN du Gabon. Le deuxième technicien étranger à avoir réalisé de belles performances avec l'équipe nationale avant de sortir, lui aussi, par la petite porte, n'est autre que Roger Lemerre qui a offert à la Tunisie son unique titre de champion d'Afrique en 2004. Le technicien français a conduit, par la suite, la sélection à la Coupe des confédérations en 2005 et à la Coupe du monde 2006, avant de partir sur une note négative en 2008 après avoir été éliminée par le Cameroun en quarts de finale de la CAN. Comme quoi, l'équipe de Tunisie a réussi avec les techniciens tunisiens, comme avec les étrangers, du reste. A chaque fois, c'est un concours de circonstances qui propulse un technicien vers les sommets, mais la chute, parfois vertigineuse, n'est jamais loin. Aujourd'hui même, Nabil Maâloul relève Henri Kasperczak. Il a échoué en 2013, se faisant éliminer devant le Cap-Vert. Kasperczak a pris la relève et fait du bon travail, mais son manque de communication avec les joueurs l'a conduit à sa perte. Comme quoi, le football n'est pas seulement une affaire de résultats.