Le cours des loyers est à son plus haut niveau durant la période estivale Juillet et août c'est la saison des grandes chaleurs et les vacances scolaires d'été qui se prolongent jusqu'au mois de septembre. De plus en plus de Tunisiens font coïncider leur congé annuel avec ceux de leurs enfants et consacrent cette période pour prendre de l'air et s'oxygéner en bord de mer. Quelles formules de vacances adoptent ces familles pour passer du bon temps sans se ruiner ? Des statistiques publiées par l'Institut National de la Consommation (INC) en 2016 révèlent que le Tunisien consacre 6.69 % de son budget aux loisirs et aux divertissements, soit 36 dinars par personne par année. En effet, une famille composée de quatre personnes : (les parents et deux enfants) dépense en moyenne 150 dinars par jour, et ce, quelle que soit la formule choisie. Les hôtels hors de prix Quoi qu'on dise, les hôtels restent hors de prix en haute saison. Malgré les appels incessants des autorités publiques à l'encouragement du tourisme local et ce en l'absence du touriste étranger frileux par rapport à la destination tunisienne, les prix affichés par nuitée dans un hôtel de 3 à 4 étoiles n'est pas en-dessous de 100 dinars. Une auditrice déclarait dans une émission nocturne diffusée sur les ondes d'une radio privée que les promotions annoncées sont une simple arnaque. « D'abord, souvent il n'y a personne au bout du fil et si de fortune quelqu'un répond c'est pour me dire la promotion ne concerne pas la période que j'ai choisie », conteste-t-elle. De leur côté, les hôteliers ne peuvent pas beaucoup compter sur les Tunisiens qui décident de réserver à la dernière minute. Et là évidemment, les prix peuvent grimper. De toute façon, une famille de quatre personnes, dont les enfants ne sont plus en bas âge, doit débourser au moins 400 dinars la nuitée sans compter les autres dépenses de restauration et de loisirs. C'est pourquoi certains trouvent plus engageant de louer une maison pour une journée ou un mois. Des maisons de plus en plus chères N'importe qui disposant d'une maison pied dans l'eau ou dans les zones proches de la plage peut s'estimer heureux. En été, il prend ses clics et ses clacs et loue son gite à des vacanciers disposés à mettre toutes leurs économies pour des journées de farniente au bord de la mer. Un deux-pièces est loué à 100 dinars la journée, 1000 dinars la semaine et 2.000 à 3.000 dinars le mois. « Nous sommes deux familles à louer à la semaine une maison à Kélibia un peu loin de la plage. C'est assez supportable mais c'est cher. Nous sommes obligés d'utiliser la voiture pour aller à la mer. Une semaine de vacances nous revient à environ 1500 voir 2000 d », confie Hend, cadre dans une entreprise privée et d'ajouter: «Certaines maisons sont en cours de construction et disposent du minimum d'équipement ou alors elles sont à côté d'un chantier. Dans ce cas, le vacancier doit subir tous les désagréments que cause le chantier : poussière, bruits, etc. ». Le cours des loyers est à son plus haut niveau durant la période estivale, certains ont trouvé des astuces pour passer des vacances sans se ruiner en louant des maisons à l'année. « Je loue une villa à 300 d par mois durant toute l'année que je sous-loue en basse saison à des enseignants et que je récupère fin juin pour y passer deux mois de vacances avec ma famille et mes amies », se vante Amina, enseignante à la retraite. Cette formule est payante dans la mesure où les deux mois de vacances reviennent à 600 d et permet d'éviter les tracasseries de chercher un logement à louer à la veille de chaque été. Pour leur part, les propriétaires trouvent leur compte dans la mesure où ils font des économies sur l'équipement de la maison et les frais de consommation d'eau et d'électricité qu'ils devraient fournir à des résidents passagers et évitent, grâce à cette formule, les cambriolages auxquels seraient exposées leurs résidences secondaires inhabitées durant la basse saison. Alors, au lieu de consentir des frais de gardiennage, ils préfèrent louer leur propriété à l'année. Une baignade à plus de 100 dinars En période de grande canicule, de nombreux Tunisiens, les jeunes étudiants, les chômeurs ou les employés au revenu modeste ne pouvant se permettre le luxe de prendre de congé, aspirent également à passer une journée à la plage. C'est souvent pendant le week-end. Ceux qui ne sont pas motorisés se rendent par train ou taxi à la banlieue de Tunis : de la Goulette à Raoued où les plages sont au coude-à-coude. La plupart de ces plages sont occupées par des parasols à louer. Une famille de quatre personnes doit débourser 25 d pour un parasol et 4 chaises. Les week-ends, tout est réquisitionné et il faut se lever tôt pour trouver une place de libre. A part ça, il faut compter le transport en train ou en taxi, la restauration. L'addition est bien salée. « Une sortie à la Goulette nous coûte 100 d», s'indigne Mohamed, un employé dans une usine. Bientôt, toute la côte nord de Tunis sera inabordable pour les Tunisiens au revenu moyen. Les plus nantis s'aventurent du côté de Ghar El Melh ou Raf Raf. Une condition : être motorisé. Mais encore faut-il supporter les kilomètres d'embouteillage qui conduisent vers une destination de surbooking. Dans ces plages « aménagées », « c'est pousse-toi que je m'y mette » affirme Firas, jeune cadre qui a fini par ne plus se rendre dans ces zones là et a choisi de s'équiper en climatiseurs pour supporter la chaleur estivale et de reporter son congé annuel pour le mois de septembre lorsque les plages commencent à se vider. En attendant, il préfère choisir un des spectacles dans la programmation proposée par le festival de Carthage dont les prix ont flambé, eux aussi, ces dernières années. Ce qui oblige des familles à recourir à des crédits de consommation pour faire face aux dépenses onéreuses notamment en matière de location pour quelques jours de vacances.