Tunisie : Walid Ben Salah élu président de la Fédération Panafricaine des Experts Comptables    Apple se dirige vers le lancement de son premier iPhone pliable à cette date    L'arrivée de Xi Jinping à Moscou perturbée par des drones ukrainiens    Le message poignant de la fille de l'activiste emprisonnée Saloua Ghrissa    Zaghouan : la récolte de fleurs de « nesri » menacée de destruction    "Les Enfants Rouges" de Lotfi Achour doublement primé au Festival de Malmö en Suède    Fathi Triki présente "Philosopher en terre d'islam" à l'IFT ce jeudi 8 mai    Projet d'aménagement de l'entrée sud de Tunis: Le taux d'avancement des travaux a atteint 70 %    Alerte aux pèlerins : Achetez votre coupon de sacrifice uniquement auprès des autorités agréées    Une Ecole thématique en Microélectronique à l'INSAT    La Chambre Tuniso-Espagnole trace sa feuille de route pour 2025    Tunisie Autoroutes : 5 grands chantiers en cours et jusqu'à 7 nouveaux postes de péage d'ici fin 2025    Les ouvrières agricoles manifestent à l'avenue Habib Bourguiba    À ce jour, aucune nouvelle taxe n'a été établie entre la Tunisie et la Libye    L'usage des traites a triplé en un an, affirme Mohamed Nekhili    Sfax privée d'électricité ce dimanche : voici les zones concernées    En vidéo : La MAE Assurances poursuit son engagement pour l'innovation et annonce la 2e édition du MutualHack    Evadés de Mornaguia : le procès des terroristes impliqués dans un braquage bancaire reporté    Les aéroports de Sfax, Tozeur, Gafsa, Tabarka et Gabès offrent un accès gratuit au Wifi    Météo : Pluies parfois intenses attendues l'après-midi sur les régions ouest du nord et du centre    Les Etats-Unis envisagent d'expulser des migrants vers la Libye    Paris Saint-Germain – Arsenal : heure du match et chaînes de diffusion    Parlement des prêts ? Samir Abdelhafidh répond aux critiques par les chiffres    Réserves en devises : 22 677 MD couvrant 98 jours d'importation    Le déficit commercial américain atteint un niveau record en mars    Crise Inde-Pakistan : Israël soutient New Delhi, l'ONU et la Chine appellent à éviter une guerre    Tensions accrues entre l'Inde et le Pakistan : des dizaines de morts et de blessés    Affaire "Complot contre la sûreté de l'Etat 2" : Le tribunal reporte l'audience et rejette les demandes de libération    Tunisie : Sauver le quartier consulaire, un enjeu économique autant que culturel    Décès de Fathi Ennaïfar : l'ingénieur polytechnicien, le poète, et le soufi    Zina Jeballah : « Le Parlement est visé car il incarne la réussite du président Saïed » (Vidéo)    Allemagne : Friedrich Merz nommé chancelier    Enseignement supérieur : deux nouvelles institutions en préparation à Médenine    Festival « Thysdrus » : El Jem célèbre les romains ce week-end    Natation : la Tunisie accueille le 8e Open Masters avec 18 pays représentés    Masters 1000 de Rome : Ons Jabeur espère rééditer son exploit de 2022    Par Habib Ben Salha : La Bsissa prend la route de l'UNESCO    ES Sahel : soutien à Ben Amor après une violente agression à Sousse    Crise des médias : 82 % des Tunisiens pointent du doigt les chroniqueurs    Youssef Mimouni condamné à deux ans de prison    Retailleau durcit les conditions d'accès à la nationalité française    Sami Mokadem : la 39e édition de la Foire du livre était un échec !    Recevant la cheffe du Gouvernement : Le Chef de l'Etat insiste sur un projet de loi de finances à vocation sociale    Volley-Coupe de Tunisie: L'Espérance ST rejoint l'Etoile du Sahel en finale    L'EST remporte le classico : Ces petits détails....    Homo Deus au pays d'Homo Sapiens    Classement WTA : Ons Jabeur chute à la 36e place après son élimination à Madrid    Gymnastique rythmique : la Tunisie en lice au Championnat d'Afrique au Caire    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Qui veut entraver les travaux de la commission d'enquête ?
Envoi des jeunes dans les zones de conflits
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 07 - 2017

Sans un cadre juridique qui doterait les commissions parlementaires de larges prérogatives, toute tentative de mener de sérieuses investigations sur une affaire quelconque serait vaine et se solderait par un échec
Après une rupture qui a duré plusieurs semaines en raison notamment du changement intervenu à sa tête, la commission d'enquête sur les réseaux d'envoi des jeunes Tunisiens dans les zones de conflits s'est réunie lundi 10 juillet, au siège de l'ARP, sous la présidence de Hela Omrane, qui a remplacé au pied levé sa collègue Leïla Chettaoui exclue du groupe parlementaire de Nida Tounès «pour avoir enregistré et fuité les discussions du comité politique du mouvement », selon la direction du parti. Entre-temps, Chettaoui, qui était à l'origine de la création de cette commission, a rejoint le groupe «Al Horra» de «Mashrou Tounès» et réintégré la commission. Chassée par la porte, elle est revenue par la fenêtre !
Le débat a été électrique, à la limite de l'agressivité. D'emblée, l'ancienne présidente s'est interrogée sur les raisons du non envoi d'une correspondance adressée au parlement syrien, pour obtenir des informations sur les parties qui ont facilité l'envoi des jeunes pour combattre dans les rangs des organisations terroristes, comme il en a été convenu au cours de la réunion du 14 avril dernier. D'autant, a-t-elle insisté, que la partie syrienne a fait part de la disposition d'apporter son aide à ce sujet. Son collègue Sahbi Ben Fredj, l'un des députés qui étaient en voyage à Damas et qui ont rencontré le président syrien Bachar Assad, est allé plus loin en menaçant de faire la lumière sur les parties au sein de l'administration de l'ARP qui entravent les travaux de la commission.
Des accusations d'une extrême gravité
Leïla Chettaoui a balancé des accusations d'une extrême gravité. Elle a affirmé que « 200 associations caritatives et religieuses constituées après septembre 2011 avec la bénédiction d'un parti politique » qu'elle a évité de nommer, « ont été impliquées dans l'endoctrinement et l'embrigadement des jeunes ». Financées, selon ses dires, par l'Etat de Qatar, ces « associations avaient reçu des virements allant de 100.000 à trois millions de dinars chacune. « Le mufti de Daech, a-t-elle souligné, un Saoudien aujourd'hui en prison, était venu en Tunisie en décembre 2011 », juste après les élections de l'Assemblée nationale constituante qui ont vu l'arrivée au pouvoir de la Troïka formée du mouvement Ennahdha et des partis CPR de Moncef Marzouki et Ettakatol de Mustapha Ben Jaâfar. Il avait été accueilli à bras ouverts pour participer à «la transformation des réseaux salafistes du pays en réseaux salafistes jihadistes».
Ces déclarations ont fait réagir les membres nahdhaouis de la commission. Noureddine Bhiri, le président du groupe parlementaire, a déclaré que les accusations de Leila Chettaoui ne font qu'envenimer la situation et ne permettent pas de lever le voile sur la vérité. Il ne faut pas, a-t-il ajouté, «anticiper les travaux de la commission en avançant de fausses accusations et perturbant ses activités par des déclarations irresponsables». De son côté, le rapporteur de la commission, la députée Farida Labidi du mouvement Ennahdha, a expliqué que l'absence de cadre juridique organisant les commissions d'enquêtes parlementaires risque d'impacter les travaux de la commission. Elle a appelé à plus de « transparence et d'impartialité », pour ne pas tomber dans les tiraillements politiques.
A son tour, la nouvelle présidente de la commission, Hela Omrane, s'est déclarée contre le recours à des parties étrangères pour chercher la vérité parce que, selon elle, « tout contact avec la partie syrienne exige de se conformer aux traditions diplomatiques tunisiennes ». Pourtant, dans une déclaration à Mosaïque FM, elle a reconnu que des pays étrangers étaient impliqués dans l'acheminement de ces jeunes dans les zones de conflits. Elle a, également, appelé Leïla Chettaoui à fournir à la commission « les preuves qui corroborent ses accusations ». Sinon, elle devrait cesser de déclarer à qui veut l'entendre qu'elle détenait la vérité sur les filières d'envoi des jeunes Tunisiens vers les zones de conflits. Pour ne pas influencer les travaux de la commission.
Commission handicapée
La commission est née avec un handicap majeur. L'absence d'un cadre juridique qui définit les missions des commissions parlementaires ne permet pas de mener à bien les investigations et, subséquemment, elle ne saurait aboutir à des résultats palpables. Car, enquêter sur les responsabilités de l'endoctrinement, l'embrigadement et l'envoi des jeunes Tunisiens vers les zones de conflits touche des réseaux très larges impliquant des partis politiques, des associations et des parties étrangères. Déjà, des soupçons pèsent sur de nombreuses personnalités qui étaient au pouvoir et elles sont souvent citées nommément parce que, dans l'exercice de leurs fonctions, elles avaient facilité, par leur impassibilité, le transfert des jeunes.
Aussi, faudrait-il rappeler que plusieurs autres commissions ont été créées et dont les travaux n'avaient abouti à aucun résultat concret. La plus importante d'entre elles est la commission d'enquête sur l'assassinat de Ckokri Belaid.
Sans un cadre juridique qui doterait les commissions parlementaires de larges prérogatives, toute tentative de mener de sérieuses investigations sur une affaire quelconque, serait vaine et se solderait par un échec.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.