Le mardi 11 juillet, au musée du Bardo, la convention de partenariat qui relie ce dernier au musée du Louvre a été reconduite mais aussi enrichie par d'autres éléments. Annoncée le 18 avril 2015 par les ministres de la Culture des deux pays, une convention d'exécution a été signée le 19 juillet 2016 pour poursuivre la collaboration entamée en 2009 entre le Louvre et le Bardo. L'accord porte notamment sur : l'extension du chantier-école aux collections de Bulla Regia, de Thuburbo Majus et de Mahdia ; l'accompagnement dans la création d'un atelier de restauration de sculptures au sein du Musée National du Bardo ; l'organisation d'expositions visant à valoriser les collections du Musée National du Bardo et du musée du Louvre. Une collaboration entre deux institutions En 2009, une convention de partenariat de cinq ans ayant pour objectif de favoriser l'échange de compétences, l'accueil de personnels, la recherche et la coopération scientifique a été signée entre l'Institut national du patrimoine (INP) de Tunisie et le musée du Louvre. Très vite, la collaboration entre les deux institutions a abouti à la création d'un chantier-école, animé par le musée du Louvre, soutenu par l'Institut français de Tunisie (IfT), visant à former de jeunes Tunisiens à la conservation-restauration de leur patrimoine sculpté. Deux d'entre eux, intégrés à l'INP de Tunisie, poursuivent actuellement une formation diplômante à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts de Tours, section conservation-restauration des œuvres sculptées. Le 3 novembre 2013, la salle de Carthage, partiellement réaménagée, a été inaugurée à l'occasion du voyage du Président de la République française François Hollande à Tunis. Le 4 novembre 2015 s'est achevée la seconde phase muséographique de la salle de Carthage avec la présentation des portraits, des sculptures et des statuettes dans les vitrines. Cette réussite, inscrite dans un projet de long terme, a permis l'accompagnement du premier musée tunisien dans la rénovation de ses collections, la réactualisation de sa muséographie et la formation aux métiers de musée. Les projets en faveur du Musée National du Bardo Faisant suite à la déclaration d'intention signée le 18 avril 2015 entre les ministres de la Culture français et tunisien, une nouvelle convention de partenariat a été signée entre l'Institut national du patrimoine de Tunisie et le musée du Louvre le 24 mai 2016 pour une durée de cinq ans. Cette convention de partenariat a été suivie par une convention d'exécution signée le 19 juillet 2016 ayant pour but de mener parallèlement trois projets dans le cadre de l'expertise et du transfert de compétences, extension du chantier-école à la collection de sculptures de «Bulla Regia» et à plus long terme à d'autres collections, comme celle des portraits des empereurs, ou celle de Mahdia; accompagnement dans la création d'un atelier de restauration de sculptures au sein du Musée National du Bardo ; accompagnement du Musée National du Bardo dans la création d'une formation diplômante à la restauration de sculptures. Chantier-école : les sculptures de Bulla Regia Le chantier-école Louvre-Bardo fonctionne sur le même principe que le précédent : la mise en œuvre d'un projet scientifique conçu par le musée du Louvre et le Musée National du Bardo par le biais d'une formation dispensée localement. Deux stagiaires, diplômés de l'Institut supérieur des Beaux-Arts de Nabeul en section sculpture, sont tout d'abord sélectionnés. Ils suivent ensuite une formation dispensée au sein du chantier-école par les experts du musée du Louvre : une initiation aux métiers de musée à travers la restauration et la présentation des sculptures de la collection de Bulla Regia. Cette formation professionnalisante a pour objectif de permettre à de jeunes Tunisiens de travailler sur leur patrimoine. Un autre stagiaire, spécialisé dans le métal, initié aux montages de sculptures durant le premier chantier-école, poursuit sa formation dans ce deuxième chantier-école consacré aux sculptures de Bulla Regia. Il a été également décidé la création d'un atelier de restauration visible par le public au sein du Musée National du Bardo. L'atelier de restauration de sculptures du Musée National du Bardo sera situé dans l'espace des expositions temporaires et sera partiellement visible par les visiteurs. D'une surface totale de près de 100 m2, le rez-de-chaussée sera organisé par zones selon les différents types de techniques de restauration (zone aqueuse, zone sèche, cabine de micro-sablage, etc.) et à l'étage une mezzanine sera consacrée à la recherche et à la documentation des restaurateurs. A noter aussi la création d'une formation diplômante de restaurateurs de sculptures en Tunisie. Après une formation sur le terrain de trois ans au sein du chantier-école Louvre-Bardo (de 2011 à 2014), durant laquelle ils ont été intégrés à l'Institut national du patrimoine de Tunisie (2013), deux jeunes stagiaires ont réussi brillamment le concours d'entrée à l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Tours (Esbat) pour l'un et l'entrée directe en deuxième année par équivalence pour l'autre. C'est l'absence du métier de restaurateur de sculptures en Tunisie qui a conduit ces deux jeunes stagiaires à suivre le cursus «Master conservation-restauration des œuvres sculptées» de l'Esbat en France. Cette formation diplômante constitue en quelque sorte le cœur d'un projet ambitieux à long terme : l'avènement du métier de restaurateur de sculptures en Tunisie. Les deux futurs restaurateurs de sculptures, seuls Tunisiens à avoir suivi un enseignement en France, auront pour mission de former à leur tour en Tunisie, dès 2018 pour l'un et en 2019 pour l'autre. Ils seront alors en possession de leur diplôme et également d'un métier dont il faudra créer le cadre dans leur pays, collégialement avec les institutions tunisiennes patrimoniales et universitaires. C'est dans l'atelier qui aura été conçu, créé, construit pendant le temps où ils étaient en France qu'ils enseigneront à leur tour, posant ainsi les premières pierres d'un nouveau métier en Tunisie.