L'Italien, tout grand joueur qu'il était, n'a pas la même réussite en tant qu'entraîneur Chiheb Ellili savait bien que Slim Riahi allait le limoger. Et maintenant que c'est fait, on peut même vous dire que l'idée de le limoger ne datait pas d'aujourd'hui, mais du milieu de la saison. Riahi, qui adore collectionner les entraîneurs (tout comme Hamdi Meddeb à l'EST), était à deux doigts de le lâcher après la défaite face à l'ESS au play-off, mais faute de remplaçant à la hauteur, il a été obligé de le supporter jusqu'à la fin de la saison. Au moment où Riahi encaissait les coups et voyait une partie du public se retourner contre sa gestion arbitraire, et au moment où l'équipe voyait des cadres quitter alors qu'elle devrait gérer la phase retour de la coupe de la CAF, Ellili avait paradoxalement progressé pour réussir à gagner la coupe de Tunisie, puis réussir trois victoires qui permettent au CA de passer leader aux quarts. Le fait de limoger un entraîneur qui, malgré ses erreurs et ses petits résultats en championnat, a pu réussir à gérer la pénurie et la mauvaise ambiance, n'est-ce pas un risque? D'autant que le temps ne permet pas à un nouvel entraîneur comme Simone qui n'a aucune idée du championnat ni de l'ambiance au CA de bien s'adapter et d'apporter le plus. Ellili avait l'avantage de bien connaître son effectif, ses joueurs, le championnat et surtout l'avantage de comprendre comment fonctionne le CA. CV très moyen Riahi a pris sa décision. Il rebondit sur Marco Simone. Pour ceux qui ont vécu la période d'or du «calcio», Simone a évolué au grand Milan AC des temps de Sacchi et Capello. Deux périodes glorieuses où le club lombard avait dominé l'Italie et l'Europe. Simone, attaquant technique et baroudeur, a joué aux côtés de Van Basten, Rïjkard, Gullit, Baresi, Maldini, Donadoni, Boban ou Albertini. Ce joueur qui n'a pas pu relever la concurrence avec Weah et Massarro a fini par choisir la France où il a joué au PSG puis à Monaco. Qui peut douter de la classe de Simone le joueur? Personne, sans doute. Mais en tant qu'entraîneur, ses passages à Monaco, en Suisse et puis dernièrement à Laval n'étaient pas fameux. Au contraire, il est relégué avec Lausanne en 2014 et puis, un an plus tard, à Tours, il quitte avec un bilan mitigé. Son dernier passage à Laval est aussi raté. L'équipe qui évolue en L2 est dernière au classement, chose qui a précipité son limogeage en avril. Franchement, ce n'est pas le profil ni le CV qui promettent, sachant bien que le CA a besoin de quelqu'un qui a une longue expérience et qui sait manager l'urgence et l'ambiance tendue. Ceux qui croient en Simone et dans son prochain staff (qui forcément n'a rien vécu sur notre football) pensent qu'un entraîneur qui a côtoyé Sacchi et Capello et qui a le charisme d'un ex-grand joueur peut emmener un effectif qui va être renforcé, mais où il n'y a pas beaucoup de joueurs de qualité. Cette désignation est un risque comme aime le faire Slim Riahi qui, par le passé, a limogé Kuster alors qu'il était leader du championnat. Dans cette ambiance dégradée que vit le CA, et avec un effectif pas très riche en solutions, et avec le temps qui presse tant, Marco Simone est-il en mesure de porter l'équipe vers le palier supérieur et confirmer les bons résultats en fin de saison? C'est, sur le papier, une chose difficile compte tenu du profil, mais surtout du CV d'entraîneur de Marco Simone. Une chose est sûre, c'est un choix risqué. Seule la vérité du terrain va trancher pour ou contre l'Italien. Sachant que l'école italienne n'a pas beaucoup de succès dans notre championnat. Au CA, Fabio, celui qui a révolutionné l'histoire du CA dans les années 60, est loin franchement de Simone. Mais sait-on jamais, Simone peut chasser le signe indien. En tout cas, la logique veut que l'on maintienne un entraîneur qui a progressé et qui connaît bien ses joueurs, que de se hasarder et ramener un entraîneur qui n'a aucun vécu sur le foot tunisien.