Par M'hamed JAIBI S'adressant au Parlement et à l'ensemble de la nation, le chef du gouvernement d'union nationale a su placer la lutte contre la corruption à la clé de la situation générale du pays, intriquant ainsi les deux thèmes de cette journée consacrée aux questions des députés à ce sujet. Fort du succès populaire rencontré par le combat mené avec détermination, depuis quelques semaines, contre les trafiquants, corrompus et fraudeurs, il s'est appliqué à rappeler que cette lutte a été menée en parfaite conformité avec le Document de Carthage et ses quatre consignes majeures, en l'occurrence, qui concourent à l'impératif de la concrétisation de l'«Etat juste» auquel aspirent tous les Tunisiens, à travers l'établissement d'une stratégie de lutte contre la corruption, la confection des outils législatifs indispensables, la répression des coupables et l'établissement d'une administration transparente et fiable. Expliquant que face à un fléau exceptionnel il fallait des moyens exceptionnels, Youssef Chahed a longuement insisté sur la détermination du gouvernement à traquer jusqu'au dernier toutes les personnes qui seraient suspectées d'implication dans les réseaux de la corruption, de la contrebande et du blanchiment d'argent. « Mais nous avons respecté la loi et tous les dossiers ont été transférés à la justice », a-t-il tenu à indiquer. Il a réfuté toutes les mises en doute et les accusations de règlement de compte, tout comme celles l'accusant d'agir à éliminer un adversaire politique. «Ce ne sont ni des adversaires ni des politiques !», lancera-t-il, suscitant les applaudissements. Citant le Document de Carthage, le chef du gouvernement a rappelé que celui-ci insiste très spécialement sur ce volet de la lutte contre «la corruption, la contrebande et le commerce parallèle». Et de s'exclamer : «Ce que nous avons entrepris est une guerre au vrai sens du terme, puisque la corruption a pris beaucoup d'ampleur et nul ne peut contester l'étroite liaison entre la corruption, la contrebande et le financement du terrorisme ». Youssef Chahed a expliqué avec force persuasion que le gouvernement n'était «pas en train de mener une campagne, mais que c'est toute une politique d'Etat» qui doit se prolonger impérativement dans le temps pour «impulser l'économie, promouvoir le développement et regagner la confiance des Tunisiens ». Il a insisté sur le rôle vital du pouvoir judiciaire, indiquant que le gouvernement avait pris les mesures nécessaires pour améliorer sensiblement les conditions d'exercice des magistrats, augmenter leur effectif et améliorer la logistique dans les tribunaux : « La lutte contre la corruption n'est ni occasionnelle, ni sélective», a-t-il lancé, promettant de veiller à l'application de la loi afin de consolider les bases de la démocratie, de l'équité et de l'Etat de droit. Et Youssef Chahed de conclure : « Soit on est avec la Tunisie, soit on est avec la corruption ! ».