Au Palais du Bardo, Youssef Chahed a écouté les critiques et les propositions des députés. Il promet que son gouvernement appliquera à la lettre le contenu du Document de Carthage Youssef Chahed, le chef du gouvernement d'union nationale, a-t-il réussi, hier, à convaincre les députés du bien-fondé du remaniement ministériel qu'il a opéré ces derniers jours et est-il parvenu à leur montrer que l'action entreprise par son gouvernement est dans le droit fil du Document de Carthage signé par neuf partis politiques et les trois organisations professionnelles les plus influentes sur la scène nationale, l'Ugtt, l'Utica et l'Utap ? Ce sont là les deux questions principales qui ont dominé, hier, les débats au palais du Bardo, à l'occasion de la séance plénière tenue pour que les députés accordent leur confiance aux nouveaux membres de son gouvernement : Ahmed Adhoum, en tant que ministre des Affaires religieuses, et Abdellatif H'mam, en tant que secrétaire d'Etat au Commerce, alors que Khalil Ghariani, désigné ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance, en remplacement de Abid Briki démissionnaire ou démissionné, a préféré décliner la proposition du chef du gouvernement qui s'est trouvé dans l'obligation de supprimer le ministère en question et de le rattacher à la présidence du gouvernement. Accordons au gouvernement le temps qu'il faut Hier, Youssef Chahed a pris la parole deux fois. La première pour expliquer les raisons qui l'ont poussé à modifier partiellement son gouvernement et la deuxième fois pour répondre aux députés (ils étaient 137 au démarrage de la séance) qui lui ont fait part de leur soutien et aussi à ceux qui considèrent «qu'il existe une crise économique et politique dans le pays». Et comme prévu, les interventions des députés ont focalisé «sur la nécessité d'accorder au gouvernement le temps qu'il faut pour lui permettre d'accomplir sa mission» (Hassine Jaziri d'Ennahdha), «sur l'application par Youssef Chahed des ordres des institutions financières internationales» (Ammar Amroussia du Front populaire), sur «les programmes ambigus du gouvernement» (Mabrouk Hrizi du Courant démocrate), «sur la nécessité pour le gouvernement de s'ouvrir sur toutes les forces vives du pays» (Marwane Felfel, député parlant au nom de Machrou Tounès) et, enfin, «sur l'absence de la démarche participative recommandée dans le Document de Carthage» (Tarek Fetiti de l'Union patriotique libre). Quant à Mohamed Rachdi, député nidaïste, il a développé un discours comportant un soutien double. «D'abord au gouvernement dont le bilan peut être considéré comme positif. Ensuite, à l'opposition responsable qui est la conscience de la société», sauf que Rachdi ne nous éclaire pas sur cette «opposition consciente de la société». Le Document de Carthage sera appliqué dans tous ses points «Contrairement à ce que certains disent, le gouvernement a déjà appliqué une grande partie du contenu du Document de Carthage. Et nous sommes déterminés à concrétiser tous les points que comporte le Document». C'est l'idée principale soutenue par Youssef Chahed dans ses réponses aux interventions des députés. «Qu'il s'agisse de la guerre contre le terrorisme, de la traque de la contrebande et du commerce parallèle, de la lutte contre la corruption et du développement dans les régions, nous sommes sur la bonne voie et les réussites sont ressenties par l'ensemble des Tunisiens», ajoute le chef du gouvernement. La loi sur l'urgence économique, le nouveau code de l'investissement, le contenu de la loi de finances 2017 et l'adoption «d'un discours alternatif capable de prémunir les jeunes contre le fléau de l'extrémisme» ont aussi constitué les principaux thèmes analysés par Youssef Chahed qui demeure convaincu que son gouvernement a respecté ses engagements.