La politique de notre pays en rapport avec le GPL a toujours été indécise et ambiguë. Cela s'est traduit par le nombre limité de stations-services autorisées à servir le GPL. Progressivement et au fur et à mesure de l'aggravation du phénomène néfaste de la pollution, l'on a ouvert la vanne des autorisations. Parce que le GPL est reconnu comme étant le carburant le moins polluant. Aujourd'hui, le nombre de stations ouvertes au GPL sont portées à 27 unités, couvrant presque la totalité des régions du pays. Les maîtres actuels de l'énergie cherchent aujourd'hui à encourager l'utilisation de ce mode de carburation de véhicules, à commencer par les taxis et les véhicules d'autoécole. Le gaz de pétrole liquéfié (GPL) est un hydrocarbure «saturé» composé de liaisons simples d'atomes, de carbone et d'hydrogène. Ce gaz, dit aussi butane, est à l'état liquide. Il présente l'avantage de se liquéfier sous une pression moins forte que les autres gaz : entre 1,5 et 7 bars, soit une pression équivalente à celle de l'eau de robinet ou celle de l'air dans un pneu de voiture. L'ami de nos poitrines L'usage du GPL est largement répandu dans le monde, en raison de sa facilité de stockage et de transport. Le GPL est de nos jours largement exploité par les industriels, les particuliers dans leurs activités itinérantes et surtout dans les ménages, non desservis par le réseau de gaz naturel. Sans oublier que ce genre de gaz est également de plus en plus utilisé dans le monde comme carburant pour les véhicules, s'agissant de l'hydrocarbure le moins polluant. Entre le marteau et l'enclume En Tunisie, il a été introduit comme carburant pour véhicules depuis début 80. Depuis, la politique de l'Etat n'a cessé d'être ambiguë et hésitante. Les décideurs ont toujours été entre le marteau du souci environnemental et l'enclume des pertes financières engendrés par l'utilisation de ce mode de carburant. Qui est, non seulement importé moyennant mais de précieuses devises, il est subventionné par la Caisse de compensation de l'Etat. Sachant que le GPL ou le gaz butane est principalement destiné à l'usage ménager. Et c'est pour cette unique raison qu'il est subventionné, pour le mettre à la portée des citoyens économiquement faibles. Pour limiter les dégâts subis par la caisse de compensation à cause de l'utilisation du GPL à des fins autres, l'Etat a fortement taxé, à travers la vignette, les véhicules à carburation GPL et dotés d'installations spécifiques (chaudières, citernes à gaz, etc.) Une extension progressive C'est à Sfax, le fief du bon sens et du bon calcul, que le premier installateur nous a dit bonjour. Les premiers utilisateurs ayant sauté sur l'occasion étaient les propriétaires de taxis. Cela n'a fait que du bien pour une si grande agglomération où le taux de pollution battait tous les records dans notre pays. Ensuite, c'est au tour du reste des régions, surtout côtières, de connaître la prolifération de véhicules (taxis, louage, grosses cylindrées, etc.) à carburation GPL. Maintenant pourquoi seules les régions côtières se sont-elles ouvertes à cette formule relativement économique, nonobstant le coût élevé de la vignette y afférent ? Eh bien tout simplement parce que seules des stations-services installées sur le littoral étaient autorisées à servir le GPL. Les maîtres de l'énergie dans le pays hésitaient encore, quant à l'extension du réseau de distribution. Mais voilà qu'au fil du temps et de l'aggravation des conditions climatiques et du phénomène de la pollution, les décideurs ont progressivement révisé leur choix, mûs par le souci d'atténuer les problèmes environnementaux , devenus plus préoccupants que jamais. Il a été ainsi décidé d'étendre le réseau de distribution du GPL aux véhicules réaménagés. Actuellement, il existe 27 points d'approvisionnement, disséminés à travers le pays. Ce qui a encouragé les propriétaires de véhicules, même dans les profondeurs du pays, à adhérer à ce mode de carburation qu'ils trouvent beaucoup plus économique que les autres. Quoique la qualité du GPL jusqu'ici distribué soit mal adapté à la carburation automobile. Ce qui a toujours accéléré la dégradation de l'état des moteurs des véhicules concernés, à commencer par les injecteurs.