Les principales conclusions du premier épisode de notre enquête sur notre politique énergétique, publié dimanche dernier, sur le titre « Ça gaze oui ça ne gaze pas », sont : l'absence d'une politique énergétique claire et cohérente, les défaillances criardes constatées au niveau de la distribution du gaz de pétrole liquéfié (dit GPL) pour les véhicules convertis au GPL (appartenant à une majorité taxiste). En raison d'une politique énergétique tâtonnant et hésitant n'autorisait pas un certain engagement vis-à-vis du GPL, par l'extension du réseau de stations-services appropriées. Dans un troisième axe, nous avons eu, dans le même article, à mettre l'accent sur la multiplicité des parties prenantes bureaucratiques qui constituent un frein à l'imagination d'une politique énergétique répondant au mieux à nos besoins à divers termes et en harmonie avec la conjoncture énergétique internationale. Comme déjà promis, nous revenons sur le sujet pour essayer de voir quel carburant conviendrait le mieux et à notre santé et à notre budget. Autrement dit, le carburant le moins mauvais écologiquement et le moins coûteux. Deux critères qui semblent, a priori, difficiles à réunir.
Le parcours du combattant
Une petite parenthèse mérite d'être ouverte avant de nous laisser aller dans nos développements. Elle concerne les difficultés rencontrées à accéder à l'information. L'on a eu droit, lors de nos investigations, qu'à des bribes de renseignements récoltés, ici, ailleurs, auprès des diverses parties administratives.
Macro, non !.... micro, oui !
Au risque de surprendre beaucoup de profanes, le GPL n'est ni l'ami de Labib, ni économique, à l'échelle macro. C'est ce que nous affirment les ingénieurs es-qualité. A l'échelle micro, oui, c'est plus que sûr, nous dit-on. Puisque le véhicule converti au GPL consomme le gaz à usage domestique (le gaz butane) subventionné par l'Etat au taux de 80%. Et c'est pour cela qu'on vient de qualifier le GPL comme étant un carburant non rentable à l'échelle macro. Donc, en encourageant le GPL, on « mine et ruine », l'économie du pays. Pis encore, nous dit-on à l'Agence Nationale de Maîtrise de l'Energie (ANME), le GPL est aussi polluant que les carburants traditionnels (essence et mazout). Ceux-ci ayant déjà eu l'avantage au fil du temps, d'être filtrés et purifiés de certaines émissions excessivement dangereuses pour la vie humaine. C'est surtout l'exemple de l'essence sans plomb qui n'est plus pompé par nos véhicules facultativement et en option, en contrepartie d'un supplément par rapport au prix de l'essence dite normale. Ce qui est une source de satisfaction du ministère de l'Environnement.
GPL et propagande commerciale…
A la question de savoir pourquoi a-t-on opté depuis les années 1970, pour la bicarburation (essence et GPL combinés), les ingénieurs contactés à titre informel, avouent que c'était une erreur. Et qu'on s'est laissé y aller sur la base de données et études subjectives et partisanes, commanditées et financées par certains opérateurs dans le cadre d'enjeux purement commerciaux. Certains sont allés loin en besogne en prétendant que le GPL a été introduit chez nous et réglementé par complaisance. Permettant alors à certains installateurs des équipements ad-hoc, bien introduits, à l'époque, pour leur procurer des affaires juteuses et mielleuses. L'on rapporte cela avec toutes réserves. Et puis, ne dit-on pas que le doute est la voie idoine de la certitude ?
Faux arguments et… chiffres absents !
Par ailleurs, nous avons cherché à savoir plus sur le GPL et son tableau d'émissions, à travers les diverses études réalisées au niveau européen. L'on n'a pu tirer aucune conclusion, corroborant les hypothèses optimistes, lancées par certains prétendus connaisseurs, au sujet de l'amitié du GPL avec l'environnement. Ces études nous disent qu'il faudrait une opération de mesure indépendante, une compétition de voitures à divers carburants, qui mettrait en concurrence les différentes énergies du marché. Et que des difficultés étaient rencontrées pour obtenir des chiffres sur la pollution réelle du GPL. Etant donné la volonté manifeste de cacher la réalité dudit carburant. Un avocat français aura prévenu que si la voiture du GPL ne pollue pas réellement moins, la présenter comme telle serait une publicité mensongère.
Une détaxe gratuite
Le seul avantage prouvé par certaines études qualifiées de crédibles est une réduction de 10% des émissions de CO2. Alors que d'autres études élaborées d'une manière intéressée, font croire à dessein que le GPL est bien plus avantageux que cela. Pour justifier et légitimer la détaxe incroyable de ce carburant qui le met, un peu partout dans le monde, environ à moitié prix de l'essence. En outre, lorsqu'une compagnie pétrolière vend un litre de GPL, elle réalise un bénéfice beaucoup plus substantiel que lorsqu'elle vend un litre de gazole, par exemple. Une étude française conclut que la détaxe du GPL, rendant cet hydrocarbure 44% moins cher que l'essence, pour même pas 10% de CO2 en moins, la France se fait escroquer l'environnement y perd aussi avec des émissions toxiques allant crescendo. Les seuls et uniques gagnants dans cette supercherie à échelle internationale sont les pétroliers. Il va sans dire que la Tunisie se trouve elle aussi, depuis des décennies, prise dans le tourbillon de cette grande fourberie. D'où la politique indécise ayant toujours donné du fil à retordre à la majorité taxiste des utilisateurs du GPL. Certains ingénieurs, bien imprégnés de cette problématique, recommandent à ce qu'on tourne le dos au carburant de la polémique. Et, qu'on s'en lave les mains sans hésiter, en raison des méfaits unanimement confirmés. Pour ce faire l'on préconise des solutions de rechange pour les taxistes concernés. Et l'on propose de faciliter des crédits à ces professionnels pour qu'ils puissent déboulonner leurs installations GPL, revendre leurs cylindrées pour les échanger contre des véhicules Diesel flambant neuves, sans que ni Labib et ni la cagnotte publique, ne soient lésés. Et, d'une pierre trois coups, les taxistes diraient, ce faisant à jamais, bye ! La file indienne devant le pompiste submergé ! Nous y reviendrons pour parler entre autres, et surtout des aberrations administratives qui « prennent en otage » les titulaires d'immatriculations GPL.