Au Sud Est, le commerce des hydrocarbures est l'une des activités les plus béfiques. Depuis toujours, tunisiens et libyens faisaient quotidiennement la navette entre les deux pays et importaient illégalement de l'essence et du gasoil. En 2010, on a recensé 250 points de vente de ce produit à Ben Guerdane. Les 20 litres d›essence coûtaient 6 Dinars. Puis, le prix a commencé à monter. Après la révolution, il oscillait entre 12 et 18 Dinars. Mais subitement, ce carburant a connu une augmentation vertigineuse. Les 20 litres ont alors atteint 37 Dinars. A présent, il n›en reste plus que quelques points de vente sur la rive de la route. D›après Mongi M, marchand à Ben Guerdane, trois contraintes sont à l›origine de cette pénurie. La création de la zone militaire ; puisque les forces armées n›hésitent pas à tirer sur celui qui ne se rend pas ou tente de prendre la fuite. Ensuite, la taxe de 30 D par voiture et 30 D par personne en guise de timbre de solidarité. Enfin, la muraille construite à proximité de Ras Jédir a fermé toutes les issues qu›empreintaient les contrebandiers il y a quelque temps . Ce manque de carburant importé de la Libye a permis aux stations-service de reprendre leurs activités. Une noria de véhicules qui se ravitallaient en essence ou en gasoil est désormais perceptible dans les stations services dont les activités se limitaient,avant, à quelques travaux d›entretiens mécaniques ou lavages. En revanche, les chauffeurs des louages et des taxis ne se sont pas rendus à la raison. Ils ont opté pour une autre solution : équiper le véhicule d›une bouteille de gaz butane. Des commerçants spécialistes qui en assurent l›installation ont proliféré dans toutes les villes du Sud Est.