Plus de 400 ha de forêt perdus Les incendies qui ravagent depuis six jours les prestigieuses forêts du nord-ouest de la Tunisie ont déjà détruit plus de 400 ha de pin d'Alep résineux, de chênes-lièges et autres arbustes typiques de la flore de cette région, au grand dam de la population, au demeurant fortement éprouvée par ces sinistres tragiques pour le patrimoine naturel en Tunisie. En six jours, plusieurs forêts ont brûlé de façon ininterrompue et provoqué de nombreux déplacements de la population, notamment dans la délégation de Fernana où 23 familles ont été déplacées après que le feu eut ravagé leurs habitations et autres biens, aussi bien au niveau animal que mobilier. Un spectacle de désolation régnait, toute la semaine écoulée, dans ces contrées où le feu était en activité à perte de vue, y compris sur la zone frontalière près du poste de Babouche où également les flammes se sont étendues au territoire algérien, devenu à son tour un véritable brasier que rien ne pouvait calmer. Autant dire alors qu'il s'agit d'un phénomène inédit et d'une catastrophe aux couleurs d'une calamité naturelle jamais vue dans ces contrées où il a toujours fait bon vivre, tant l'écrin de verdure et la végétation luxuriante représentent un fabuleux décor qui surprend le visiteur fort agréablement. A Aïn Draham, sur la route menant à Tabarka, le spectacle était vraiment désolant tellement le feu ravageait, inextricablement, les reliefs et se propageait entre ubacs et adrets, alors que les équipes d'intervention avouaient leur impuissance face au drame, à cause sans doute de leur incapacité à atteindre les sommets embrasés. Plusieurs foyers étaient même visibles dans la partie forestière reliant les deux villes de Tabarka et Aïn Draham, et rien ne semblait pouvoir les arrêter tant les reliefs entravaient tout accès aux sinistrés. Si les dégâts sont jugés énormes aussi bien dans la Kroumirie, que du côté de Béja ou encore de Bizerte, sans négliger la région de Kasserine où les feux se sont étendus à Jbel Mghila, c'est sans doute à cause d'actes criminels établis que de tels sinistres ont pu se produire pour la première fois en Tunisie. Déjà, une quinzaine d'éléments ont été appréhendés à Jendouba, dont six ont été écroués sur ordre du parquet. Certains d'entre eux ont même reconnu leurs responsabilités dans de tels crimes contre le patrimoine forestier national. Des arrestations auraient même été opérées du côté algérien où des médias ont rapporté l'arrestation de près de 80 personnes dont certaines auraient été appréhendées en flagrant délit. Les incendies de l'été 2017 ont toutefois provoqué une vague d'indignations, partout dans le pays, en ce qu'ils représentent une atteinte à la survie de certaines espèces animales et végétales et menacent la santé et l'avenir de la population dans ces régions forestières considérées comme le véritable poumon du pays.