Sur la scène de Hammamet (une première pour lui), la voix d'Ilham Al Madfai était malheureusement quasi inexistante et le son des instruments ainsi que les voix des deux choristes l'emportaient. Elle était là, vendredi dernier, radieuse et élégante avec ses potes et musiciens, sur la scène du théâtre de plein air de Hammamet. Badiaa Bouhrizi alias Neyssatou a présenté, à l'occasion, au public du festival international de Hammamet de nouveaux titres réunis dans son projet « Love revolt ». La deuxième partie de la soirée était assurée par l'Irakien Ilham Al Madfai. Chanteur, musicien et compositeur irakien, son style est une fusion entre le flamenco à la guitare et la musique populaire irakienne. En compagnie des talentueux musiciens Hédi Fahem à la guitare, Youssef Soltana à la batterie, Marwen Soltana à la basse, Selim Arjoun au keys et Malek Ben Halim (Alias Paco) aux percussions, Badiaa nous dévoile ses nouvelles compositions. Ambiance vaporeuse et épurée avec des sonorités électro-acoustiques. En prologue, la voix de Badiaa déclamant un texte en anglais avant de faire son entrée sur scène pour un voyage musical immersif : clin d'œil à d'anciens titres mais surtout du nouveau plus intimiste, expérimental où sont célébrés l'amour et ses tourments. Nombreux (le public d'Ilham Al Madfai ) la découvrait sur scène pour la première fois appréciant son hommage rendu a Chokri Belaïd ou lorsqu'elle a chanté des vers de Abou El Kacem El Chebbi avec son timbre unique et distinctif. Ilham Al Madfai et sa troupe rejoignent la scène pour une deuxième partie qui a fait se déhancher le public sur des classiques de la musique irakienne et des chansons connues de l'artiste. Sur scène, percussions (darbouka et autres), flûte, clavier, la guitare du chanteur et deux choristes qui, il faut le noter, ont à plusieurs reprises pris la relève côté chant... Guitariste, compositeur et chanteur irakien, les mélodies d'Ilham Al Madfai sont appréciées à la fois au Moyen-Orient et en Occident pour son style très singulier, un véritable mélange de différents styles occidentaux (flamenco, rock) et de la musique traditionnelle irakienne. Il a modernisé la musique irakienne, en reprenant avec une belle intensité des poètes arabes tels que Nizar Qabbani, Ilya Abu Madhi ou Abou El Kacem El Chebbi. Sur la scène de Hammamet (une première pour lui), sa voix était malheureusement quasi inexistante et le son des instruments ainsi que les voix des deux choristes l'emportaient. Le chanteur iraquien semble s'être essoufflé avec l'âge et quand sa voix nous parvenait, on avait du mal à distinguer les paroles. Certains des présents n'ont d'ailleurs pas hésité à quitter le théâtre... Réservant une surprise au public tunisien qu'il avait, antérieurement, annoncé, Ilham Al Madfai propose une interprétation de Aghani El hayet d'Abou El kacem Chebbi. Pour le finish (précédé d'une interprétation en playback !), le chanteur rend hommage à son Iraq natal auquel il s'est rendu il y a deux ans après un long exil en Jordanie (depuis 1994).