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« La Tunisie est appelée à obtenir un consensus sur la réduction de la masse salariale »
Entretien avec... Robert Blotevogel, Représentant du Fonds monétaire international(FMI) en Tunisie
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 08 - 2017

La Tunisie a bien avancé dans les grands chantiers déjà ouverts, à savoir la réforme de la fonction publique, des caisses sociales et de la fiscalité. Les perspectives pour les mois à venir s'annoncent meilleures, mais les défis sont toujours là, a déclaré Robert Blotevogel, représentant du Fonds monétaire international(FMI) en Tunisie.
Dans une interview accordée à l'agence TAP, en marge de la mission du FMI qui a séjourné à Tunis du 26 juillet au 3 août, le responsable a mis l'accent sur les bienfaits attendus de la réforme en cours de l'administration tunisienne et de la fonction publique. Pour lui, le consensus entre les partenaires sociaux, le gouvernement et toute la société tunisienne est primordiale concernant la réduction de la masse salariale. Il a, en outre, évoqué le retard enregistré dans la réforme des entreprises publiques, écartant toute discussion sur leur privatisation.
Quelle est votre évaluation de la dernière mission et quels sont ses principaux résultats ?
Il y a des avancées très importantes en termes de mise en œuvre des réformes, l'environnement des affaires semble s'améliorer, la croissance est en train de reprendre et le gouvernement est entré dans une dynamique de réformes, prenant des mesures courageuses. Les discussions ont surtout porté sur les moyens d'accélérer cette dynamique dans les prochains mois. Il y a d'un côté les réformes structurelles et de l'autre les politiques économiques (politiques monétaire, de change et budgétaire) où des décisions importantes et courageuses ont été prises. On a examiné ensemble les perspectives pour les mois à venir, lesquelles s'annoncent meilleures qu'avant en dépit des défis qui sont toujours là. Pour les priorités à très court terme, il s'agit de l'accélération des réformes qui sont déjà engagées, comme celle des caisses de sécurité sociale, la fonction publique et la fiscalité. Les autorités ont réalisé des progrès et la priorité porte maintenant sur l'accélération de la concrétisation. Dans un deuxième temps, les efforts seront axés sur la maîtrise du déficit budgétaire. La conduite de la deuxième revue du programme est attendue avant la fin de l'année, et la mission chargée de mener cette revue serait en Tunisie, après les réunions annuelles du FMI à Washington, soit en octobre ou en novembre.
Est-ce que vous envisagez un changement des délais de décaissement ?
Je voudrais confirmer que la deuxième tranche a été décaissée, suite à l'adoption de la première revue par le conseil d'administration du FMI. L'échéancier des décaissements est celui qui a été convenu au démarrage du programme, à savoir huit décaissements au total donc, il en reste six. Ces décaissements se feront tous les six mois, à des échéances régulières au fur à mesure de l'avancement des réformes et de l'amélioration de la performance économique.
En cas de retard dans les réformes, y aura-t-il un changement dans les délais de décaissement?
La décision revient toujours au conseil d'administration du FMI. Le service technique prépare un rapport d'évaluation qui sera discuté par le conseil d'administration. Il s'agit toujours, d'une évaluation globale portant sur plusieurs volets dont les critères de performances (est-ce que les réserves en devises ont atteint les niveaux convenus, est-ce que le déficit budgétaire a été maîtrisé ?), ce sont là des critères quantitatifs auxquels il faut ajouter le volet réformes. A ce propos, il n'y a pas une seule réforme déterminante pour la conclusion d'une revue. Certaines réformes avancent bien, d'autres avancent plus lentement, mais ce qui importe, c'est l'appréciation globale.
A quel point la situation économique de Tunisie est-elle critique?
Dans un premier temps, il y a des signes encourageants, la croissance reprend, les déficits extérieurs et budgétaires sont certes à des niveaux élevés. D'après les chiffres que nous avons examinés, nous sommes sur le bon chemin pour réaliser les projections que nous, les autorités tunisiennes et l'équipe du FMI, avons fait ensemble il y a quelques mois. Actuellement, la maîtrise du déficit budgétaire représente pour le pays, le garant de la stabilité macroéconomique, laquelle constitue le prérequis pour toute croissance et création d'emplois.
L'objectif que nous voulons atteindre porte sur la réalisation d'une croissance économique accélérée et la création davantage d'emplois pour les jeunes, d'autant que les tensions sociales persistent, montrant ainsi que les performances économiques enregistrées jusqu'à présent n'ont pas été à la hauteur des attentes de la population tunisienne.
Concernant les réformes préconisées, quels sont, d'après le FMI, les objectifs manqués et ceux qui ont été respectés par les autorités tunisiennes?
Les priorités portent sur la réforme de la fonction publique, des caisses sociales, des entreprises publiques et la réforme fiscale. Pourquoi ces réformes-là ? Elles visent à rendre l'Etat plus efficace et à mobiliser plus de ressources pour les investissements. Pour le moment, vu la situation budgétaire et le taux d'endettement, il est coûteux pour l'Etat d'emprunter de l'argent pour investir. A travers ces réformes, l'Etat dégagera plus de ressources et réalisera des économies qui seront utilisées pour investir et améliorer les services publics dans les domaines prioritaires, tels que la santé et l'éducation. La réforme de la fonction publique doit rendre l'administration plus rapide et plus efficace tout en maîtrisant mieux la masse salariale qui demeure la plus importante rubrique dans les dépenses de l'Etat. D'où la nécessité de réorienter d'une manière pérenne les dépenses des salaires pour augmenter les ressources disponibles pour l'investissement. En raison de la forte évolution des effectifs de la fonction publique et les augmentations salariales importantes consenties depuis la Révolution (17 décembre 2010-14 janvier 2011), la Tunisie, détient aujourd'hui, l'une des masses salariales les plus élevées au monde. Alors que pour ramener la charge salariale à un niveau comparable à d'autres pays émergents, il sera nécessaire d'essayer de mieux maîtriser la masse salariale d'une manière socialement acceptable.
Concernant la réduction des effectifs dans la fonction publique, le gouvernement examine deux programmes, en l'occurrence les départs anticipés et les départs négociés. Les volets techniques relatifs à ce sujet progressent bien, mais il faut que ces programmes soient acceptés par tous les partenaires sociaux. Quant à la réforme fiscale, elle a bien démarré et le pays commence cette année à en recueillir les fruits. Les recettes fiscales se portent bien et le recouvrement fiscal avance, ce qui permet de donner à la population un signal important, à savoir que toutes les couches sociales sont en train de contribuer à cet effort de redressement économique. Par ailleurs, un retard a été enregistré l'année dernière dans la réforme des entreprises publiques, avec le non-respect de certaines échéances, notamment en ce qui concerne les contrats de performances qui auraient dû être signés en septembre 2016, mais ça n'a été fait qu'au cours du premier semestre 2017. Les délais ont été rattrapés, quatre contrats ont été signés, il reste le contrat de performance de Tunisair, compagnie en pleine restructuration. Un contrat de performance intermédiaire devrait être signé, d'ici septembre, de manière à permettre à l'entreprise de respecter les meilleurs pratiques de gestion tracées pour les autres entreprises publiques.
Concernant la privatisation de ces entreprises évoquée par certains médias, cette question n'a pas été traitée dans nos discussions avec les autorités tunisiennes. Il s'agit, seulement, de permettre au gouvernement de mieux gérer ces entreprises publiques, afin d'améliorer leurs situations financières et leur prestation de services et partant réduire les risques qu'elles peuvent entraîner pour le budget de l'Etat.
Y a-t-il un risque pour la Tunisie de voir le taux d'endettement atteindre 100% au cours des deux prochaines années ? Comment faire pour éviter ce scénario catastrophe ?
Si les réformes sont appliquées conformément à ce qui est prévu, la dette publique restera soutenable aux alentours de 70% dans les années à venir. Cette projection est basée sur la mise en œuvre des grandes réformes, lesquelles ne manqueront pas d'impulser la croissance et de renflouer les caisses de l'Etat, ce qui aura un impact positif sur le taux d'endettement de la Tunisie.
Si le gouvernement se heurte à des protestations sociales concernant son engagement à réduire la charge salariale, quelle sera l'alternative d'après le FMI ? Avez-vous évoqué cette question avec l'Ugtt ?
Nous avons des rencontres régulières avec l'Ugtt, organisation avec laquelle nous entretenons de très bonnes relations. En effet, tout le monde partage le même diagnostic et s'accorde sur le fait que la masse salariale est la rubrique des dépenses la plus importante du pays. Elle se trouve à un niveau atypique par rapport à d'autres pays émergents, alors que si on veut impulser l'économie, investir et améliorer la prestation des services, il faut dégager des ressources supplémentaires et ce travail passe obligatoirement par une meilleure maîtrise de la masse salariale.
Au sein du FMI, on reconnaît que le pays connaît des tensions sociales fortes et qu'il est absolument nécessaire que les efforts de redressement soient consentis par tout le monde. L'effort de l'assainissement de la finance publique doit être soutenu par tout le monde d'où pour nous aussi l'importance du volet fiscal (recouvrement, lutte contre l'évasion fiscale et élargissement de l'assiette des impôts). A notre sens, il faut aller de l'avant sur tous ces chantiers, en même temps, car le défi est important et il ne sera pas prudent de se focaliser sur un seul volet au détriment des autres.
Nous sommes pour une approche équilibrée qui porte aussi bien sur la masse salariale que sur la fiscalité. Ainsi, pour que la réduction de la masse salariale soit pérenne, le consensus est primordial entre les partenaires sociaux, le gouvernement et toute la société tunisienne. Le FMI essaie de soutenir les efforts visant à aboutir à ce consensus mais, finalement, c'est une décision qui revient à la Tunisie.
Le FMI s'est toujours montré flexible dans ses discussions avec le gouvernement tenant compte de la situation sociale très difficile. Nous donnons une appréciation technique mais c'est au gouvernement tunisien de décider.


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