Le Koweït souhaite apporter le soutien financier nécessaire pour restaurer et réhabiliter la mosquée de la Zitouna. Edifiée en 704, la grande mosquée de la Zitouna est le sanctuaire le plus ancien de Tunis. Elle a été classée dans le patrimoine mondial de l'Unesco en 1979. La mosquée de la Zitouna ou de l'olivier est certainement le lieu de culte le plus vénérable, le plus vaste de la capitale tunisienne et la deuxième mosquée construite en Ifriqiya. Niché au cœur de la médina de Tunis, cet édifice représente le centre autour duquel la ville s'est construite. S'étalant sur une superficie de 5.000 m2, le terrain qui abrite la mosquée de la Zitouna était auparavant celui d'une basilique chrétienne datant de l'an 732. On doit la mosquée au général ghassanide Hassan Ibn Numan, qui l'a bâtie au milieu du IXe siècle. L'édifice est complètement reconstruit en l'an 864 sous le règne de l'émir aghlabide Aboul Ibrahim. Inévitablement comparée à la Grande Mosquée de Kairouan et à la Grande Mosquée de Cordoue, la mosquée de la Zitouna présente le même plan architectural de par sa galerie qui encadre sa cour trapézoïdale et son cadran solaire pour fixer les heures de prière. Son minaret carré date de l'époque hafside, comme la façade de la bibliothèque et les portes de la salle de prière. La vaste salle de prière de forme rectangulaire est ornée de 160 colonnes, avec un total de 184 dans toute la mosquée. Les décors de stuc, les motifs géométriques et floraux des panneaux prouvent le passage de la dynastie hilalienne, alors que la coupole du portique précédant la salle de prière évoque plutôt une dynastie andalouse. Les nombreuses niches restent une particularité de l'architecture islamique. Si la mosquée de la Zitouna a été dans un passé lointain un édifice défensif, outre son rôle de lieu de culte, elle a été aussi une université islamique de grande renommée qui a vu passer le philosophe, historien et diplomate Ibn Khaldoun mais aussi l'illustre imam Ibn Arafa. Depuis 1950, la mosquée de la Zitouna est devenue un lieu de culte à part entière qui vit au rythme des prières. La grande Mosquée a déjà connu quelques travaux de rénovation et d'entretien qui ont été lancés par la Municipalité de Tunis en mai dernier, juste avant le mois de Ramadan 2017. Ces travaux ont concerné maintes pièces de la mosquée. La céramique tunisienne ou Jelliz a été changée, les sanitaires ont été refaits et le «Barmakli» et les portes de la salle de prière ont été repeints. Il a fallu reposer la faïence dans certaines parties de la mosquée et réparer les séparations en bois au milieu de la cour. Cependant, nécessitant encore plus de travaux d'entretien et de rénovation, la grande Mosquée de la Zitouna connaîtra une deuxième opération beaucoup plus large grâce à une coopération koweitienne qui démarrera prochainement. L'ambassadeur du Koweït à Tunis, Ali Ahmed Al-Dhafiri, a déjà souligné la disposition de son pays à fournir tout le soutien financier nécessaire pour restaurer et réhabiliter la mosquée de la Zitouna. « Le Koweït est prêt à fournir tout le soutien financier nécessaire pour la restauration et la réhabilitation de la mosquée de la Zitouna qui représente l'un des plus importants monuments islamiques dans le monde », a-t-il indiqué lors de son entretien avec le ministre des Affaires religieuses, Ahmed Adhoum. Selon un communiqué du département des Affaires étrangères, la rencontre a permis d'examiner les préparatifs de la prochaine visite en Tunisie du ministre koweïtien des Awqafs et des Affaires islamiques. Cette visite, d'après Ahmed Adhoum, offrira l'occasion d'examiner les moyens de renforcer la coopération entre les deux départements, particulièrement en matière d'échange d'expertises, de prévention du terrorisme et du radicalisme et de recherches et d'études religieuses.