Faisant le bilan de cette édition, Mehdi Sifaoui, a tenu à mentionner que l'édition 2017 a misé dans sa programmation sur des spectacles aussi bien à vocation culturelle que commerciale. Le festival international de Bizerte a, par rapport à l'édition précédente, connu en sa 35e édition de 2017 un succès remarquable à plus d'un titre : affluence importante du public, une programmation diversifiée et un équilibre financier, a déclaré le directeur du festival Mehdi Sifaoui, dans un entretien avec l'agence Tap. Faisant le bilan de cette édition, M. Sifaoui a tenu à mentionner que l'édition 2017, qui s'est tenue du 14 juillet au 18 août, a misé dans sa programmation sur des spectacles aussi bien à vocation culturelle que commerciale. Ainsi, a-t-il mentionné, sur les 22 spectacles, 11 sont classés culturels et 11 autres commerciaux. Dans ce sens, il a fait part de sa satisfaction, surtout que cette édition était difficile à plus d'un égard, selon ses propos. D'après une première évaluation, tenue la veille de la soirée officielle de clôture, M. Sifaoui a avancé que le festival a réussi à réaliser son équilibre financier, avançant un chiffre de recettes de l'ordre de 40 mille dinars. En ce qui concerne l'affluence du public venant même de l'extérieur de Bizerte, Sifaoui a signalé la présence de 9 à 10 mille spectateurs et parfois plus pour certains spectacles. Etalé sur une période de plus d'un mois, le festival, qui se tient annuellement au théâtre de plein air au Fort espagnol de Bizerte, a connu une affluence majeure pour la totalité des spectacles à vocation commerciale mais avec une présence timide du public pour certains spectacles qu'on peut «considérer non commerciaux». D'une capacité d'accueil qui va jusqu'à 11 mille spectateurs, le théâtre de plein air de Bizerte a fait cinq spectacles à guichets fermés: «Abdelli Show» de l'humoriste Lotfi Abdelli qui après dix ans sur le même lieu continue de drainer les foules, toujours aussi curieuses et enthousiastes de voir son show, ce qui a amené la direction du festival à répondre aux demandes du public en le programmant une seconde fois pour la soirée du lundi 21 août, après même la clôture du festival. Dans le même genre de stand-up-comedy, Karim Gharbi, un humoriste qui commence à se frayer une place dans l'art de faire rire, a, également, réussi à attirer un grand public. Dans le genre de la chanson mystique, «Ziara» de Sami Lajmi continue de charmer les festivaliers de Bizerte, ce qui a poussé la direction du festival à programmer un autre spectacle. Après plus de trois décennies, la star libanaise Ragheb Alema a, lui aussi, draîné une véritable marée humaine. Idem pour la chanteuse Yosra Mahnouche qui a donné le clap de fin du festival en réussissant à attirer un grand nombre de spectateurs. L'engouement n'était pourtant pas le même pour d'autres spectacles de qualité, comme ceux du groupe tunisien de métal «Myrath», de la Canadienne Natasha St-Pier, du trio algérien Babylone, du concert «Tayer» du ténor tunisien Hassan Doss, de la pièce théâtrale «30 ans déjà» de Taoufik Jebali et également de l'opérette «Lemdina» de Nafaâ Allani. Cependant, le public présent a été «largement stupéfait et satisfait» de la performance de ces soirées, a constaté M. Sifaoui. Parlant du line-up de la programmation, il a fait savoir que le comité d'organisation a veillé à diversifier les styles pour pouvoir satisfaire tous les goûts lors de cette édition qui, d'après M. Sifaoui, «s'est distinguée, en dépit d'un budget assez limité, qui n'a pas dépassé les 140 mille dinars, alors que le coût global de cette édition a été de près de 900 mille dinars». Parlant de l'autre revers de la médaille, le directeur du festival a avoué des lacunes au niveau de l'organisation pour certaines soirées, ce qui a provoqué mécontentement, désarroi et déception auprès du public, surtout pour les spectacles à grande affluence durant lesquels «l'on ne pouvait même pas offrir une place debout», a-t-il indiqué. Les lacunes concernent aussi le «choix raté de certaines dates de spectacles» que M. Sifaoui explique par la coïncidence avec d'autres grands spectacles qui ont attiré le public vers les festivals, notamment de Carthage et d'Hammamet. Après plus de 40 ans, le festival, a-t-il tenu à préciser, est toujours sous le joug des dettes cumulées depuis le début des années 70 et estimées à 90 mille dinars. En vertu d'un accord conclu avec les créanciers, la direction actuelle du festival, au terme de son mandat de trois ans, aurait remboursé, selon ses dires, une grande partie de ces dettes. M. Sifaoui a déclaré que depuis l'année dernière, la direction du festival a déjà entamé le remboursement, en payant 30 mille dinars: une seconde tranche de 20 mille dinars sera remboursée cette année et 10 mille dinars en 2018. Afin que le festival puisse réaliser le rayonnement escompté, M. Sifaoui compte sur plus de financement public, appelant le ministre des Affaires culturelles «à honorer son engagement à subventionner le spectacle d'ouverture comme promis (20 mille dinars), sachant que le coût du spectacle «Ness Lemquam» qui est une propre production du festival, est de l'ordre de 25 mille dinars.