Plusieurs dépenses en même temps pour la famille tunisienne, à savoir celles de l'Aïd El Idha, de la rentrée scolaire et de la facture de la canicule. Les occasions de consommation se multiplient, mais ne se ressemblent pas. En effet, après les dépenses liées à la saison estivale, la Fête du sacrifice et la rentrée scolaire sont au rendez-vous. La bourse du citoyen est déjà mise à mal par les dépenses successives. Le coût de la canicule de cet été n'est pas des moindres. Ainsi, la chaleur intense a entraîné une grande consommation d'électricité par le biais de l'utilisation abusive du climatiseur, ce qui a engendré un coût élevé pour les classes moyenne et à revenus limités. M. Slim Saâdallah, président de l'Organisation de défense du consommateur (ODC), nous a confirmé que «la facture de l'électricité coïncide avec l'avènement de l'aïd El Kébir et la rentrée scolaire. Ces trois donnes sont capitales aux yeux du citoyen dont la bourse est limitée. Raison pour laquelle nous avons sollicité de la présidence de la République et de la Steg à ce que la facture soit divisée en trois tranches». Il n'y a pas de doute que l'Aïd El Kébir revêt une dimension sociale et religieuse importante pour le citoyen qui tient à faire le sacrifice. Au marché aux bestiaux, le prix du mouton varie entre 480D et 500D. «Ce sont les intermédiaires qui spéculent sur les prix. Ils achètent la bête à 270D pour la revendre aux particuliers à 500D. Je tiens à mentionner que le consommateur doit s'orienter vers les points de vente du mouton au kg, dont le prix est de 10D à 11D le kg, ou encore à se constituer en groupements et aller directement chercher les moutons aux points de production dans les régions de Sidi Bouzid, El Fahs, Gafsa, Kasserine ou encore Kairouan», ajoute M. Saâdallah. L'année dernière, selon une étude de l'ODC, on a enregistré une consommation de 58% de la totalité de l'offre. Le coût de la canicule Par ailleurs, la facture de l'électricité qui coïncide avec l'avènement de l'Aïd El Kébir est passée du simple au double, selon le président de l'ODC : «La note du mois d'août va s'alourdir, ce qui placera le consommateur dans l'impossibilité de fêter l'Aïd. Ses priorités vont vers le paiement de la facture d'électricité, la rentrée scolaire (en moyenne, une famille tunisienne est composée de trois enfants) et en dernier lieu, le mouton du sacrifice», souligne M. Saâdallah. Ces dépenses cumulées obligent le consommateur à s'endetter auprès des banques, des tiers et de la famille, ce qui engendre une dégradation de son pouvoir d'achat. M. Saâdallah met l'accent, par ailleurs, sur la complexité des circuits de distribution et les intermédiaires qui spéculent sur les prix pour majorer leurs bénéfices. «Le commerce parallèle, la consommation abusive et le recours aux circuits non codifiés alourdissent les dépenses du consommateur qui doit recourir aux produits made in Tunisia et aux produits faits main "bit el mouna"», conclut-il.