Quelques jours seulement nous séparent de l'Aïd El Idha, ce rendez-vous sacré pour le Tunisien qui ne lésine d'ailleurs pas sur les moyens pour le célébrer dans les bonnes conditions. Le rituel du sacrifice est quasi-important pour la société tunisienne à l'instar de la communauté musulmane. Mais à une dizaine de jours, la spéculation ne bat pas son plein. Nous enregistrons même une certaine réticence de la part des consommateurs, influencés par plusieurs facteurs, notamment la rumeur de la maladie qui touche le cheptel, la maladie de Bleue tong. Une information erronée diffusée par les intermédiaires qui veulent imposer leurs règles de jeux et par conséquent manipuler les prix à leur guise, selon plusieurs observateurs. La langue bleue, une maladie virale non contagieuse des moutons et autres ruminants domestiques (bovin, chèvres...) a récemment été introduite chez nous. En effet, le problème ne se pose en Tunisie que depuis l'année dernière. Son origine et ses sources ne sont pas encore identifiées en dépit de l'enquête qui est en cours d'élaboration par les autorités concernées. Les spécialistes dans le domaine ne cessent de rassurer le consommateur, mais ce dernier est encore réticent quant à l'achat du mouton. Pour preuve, les informations erronées qui font écho dans les différents espaces, administrations et banques... Certes, l'impact de la rumeur pèse lourd sur les agriculteurs qui considèrent que les intermédiaires l'alimentent volontairement pour en profiter au maximum. Ils leur proposent en fait, des prix très bas, qui ne couvrent en aucun cas les dépenses, selon des observateurs. « Les intermédiaires font de sorte à acheter les moutons à moindre coup pour les vendre à quelques jours de l'Aïd à des prix très haut », selon Abdelmajid Ferchichi, vétérinaire.
Problèmes budgétaires Par ailleurs la réticence du consommateur quant à l'achat du mouton s'explique par un autre facteur d'ordre économique. Le budget de la ménagère est encore mal mené par les dépenses du mois de Ramadan et de l'Aïd El Fitr qui ont coïncidé cette année avec la rentrée scolaire. Le consommateur Tunisien ne s'est pas bien remis de ce long marathon de dépenses. Il ne sait même pas où donner de la tête. Bien que les prix soient jugés à la portée, même moins chers que l'année dernière, beaucoup de Tunisiens se contentent pour le moment juste de jeter un coup d'œil sur le produit exposé. Autre facteur expliquant l'hésitation du consommateur c'est l'indisponibilité d'espace pour garder pendant dix jours le mouton. Plusieurs citoyens résident dans des appartements, ils choisissent ainsi de ne l'acheter que deux ou trois jours avant l'Aïd. Tous ces facteurs ont eu un impact négatif sur l'activité de vente du mouton encore monotone voire lente d'après les commerçants. Toujours dans le même contexte, les points de vente organisés n'ont ouvert leurs portes au public qu'hier. En effet, le ministère du Commerce et de l'Artisanat met à la disposition des consommateurs 10 mille moutons dans quatre points de vente organisés à savoir ; la Manouba, Ouerdia, Ariana et Mégrine. Les prix se pratiquent à 5d500 le kilogramme pour un mouton pesant moins de 40 kg et 5d300 pour le mouton de plus de 40 kilos. A signaler que 950 mille moutons sont disponibles cette année dans les différents espaces de vente.