Après le succès des trois premières éditions, la version 2017 du Festival Ephémère annonce déjà la couleur avec comme principal «guest», le phénomène de la musique électronique et House, le DJ allemand d'origine bosniaque, Solomun, trois fois «DJ Awards winner» (2012, 2013 et 2015). Essia Jaïbi, coordonnatrice de plusieurs projets culturels tels que «Tunis sur le Divan», «La nuit des étoiles» et le Festival Ephémère, nous propose une radioscopie de ce projet «new-look» fait par les jeunes et pour les jeunes. Pouvez-vous nous présenter le nouveau concept du Festival Ephémère ? Après 3 premières éditions du Festival Ephémère, nous avons eu envie, cette année, d'essayer de nouvelles choses et d'explorer de nouvelles voies. Cette année, nous avons décidé de lancer un nouveau concept "Hors série", qui nous permet d'avoir plus de flexibilité dans la programmation. C'est dans cet ordre d'idées que nous avons invité le très controversé Karkadan début juillet pour la première fois sur la scène tunisienne, mais que nous avons notamment voulu nous tourner vers des musiques plus alternatives et éclectiques. Et c'est dans cette optique-là que nous avons réussi à ramener Solomun, un des artistes les plus suivis au monde et les plus demandés. Par ailleurs, nous avons gardé le principe de l'exclusivité, en invitant des artistes qui ne sont jamais venus avant et que le public tunisien n'a la chance de voir sur scène qu'à l'étranger. Pourquoi avez-vous renoncé à l'autre formule en sachant qu'il ne faut jamais changer une recette qui cartonne ? Tout d'abord, nous n'y avons pas renoncé, c'est uniquement pour cette année. C'est vrai qu'on a eu trois éditions à succès, mais si on ne se renouvelle pas et qu'on ne teste pas de nouvelles choses, on risque de tomber dans une certaine lassitude qui nuirait au projet sur le long terme. Essayer de nouvelles choses, expérimenter de nouvelles idées et tester de nouveaux concepts, ça a toujours été dans l'ADN du projet Ephémère dès sa création. Quand vous dites qu'il s'agit d'une année de césure et de remise en cause, doit-on comprendre que le Festival est à la croisée des chemins ? C'est-à-dire en pleine crise identitaire? Le projet Ephémère est comme le dit si bien son nom éphémère ! Par là, il est mouvant, changeant, fugace... Ephémère n'est donc pas seulement un festival, c'est un projet, une envie, une idée, une expérience.. Donc, tout ce qui rentre dans cet esprit-là est éphémère ! Peut-être que l'année prochaine, ça sera encore différent. On ne s'est jamais mis de limite en termes de création, d'innovation et d'imagination. Et c'est ce qui fait notre identité. Et ce nouveau format nous donne, en effet, la flexibilité de faire des choses très différentes. Si on a un booking intéressant, on peut créer un évènement autour de lui et faire plaisir au public et non pas attendre à chaque fois la date habituelle du festival en été. Après trois éditions réussies, quels autres projets ? En ce moment, on est en pleins préparatifs de l'évènement Hors série#2 de Solomun, qui aura lieu le 15 septembre prochain au Golden Tulip Gammarth, et pour lequel on attend près de 3.000 personnes et qui requiert une grosse production, comme on a l'habitude de faire pour le Festival annuel. Cet événement, qui durera le temps d'une soirée (de 21h00 à 4h00), sera bien entendu de la même trempe que le festival, notre style est toujours présent. Nous organisons nos événements en tant qu'expérience et non pas comme une simple «soirée clubbing», que ce soit un festival de 3 jours à Hammamet ou une soirée sur les hauteurs de Gammarth. Ephémère se distingue par sa touche inimitable, qu'on essaie de nourrir et de développer en continu. Après cet événement, on fera le bilan et on continuera certainement à réfléchir à nos futurs projets.