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Ces pauvres qui mangent de moins en moins à leur faim
Reportage — Marché de Bab el Fella
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 09 - 2017

La majorité se rabat sur les abats et les carcasses de volaille pour se nourrir
9h30. Marché de Bab El Fella. La foule bat son plein dans ce marché destiné aux plus démunis. Ces derniers qui souffrent plus que les autres de la cherté de la vie espèrent y trouver leur petit bonheur en y dénichant des produits de base et des fruits et légumes bon marché
Ici, les marchands font fi de toutes les réglementations en matière d'hygiène ; certains exposent leurs produits à même le sol. Tous les jours de la semaine, le marché est noir de monde. L'absence d'hygiène y est observable à l'œil nu. Les odeurs nauséabondes se dégageant des carcasses exposées en plein soleil saisissent les consommateurs à l'entrée du marché. Les discussions sont bruyantes entre les commerçants et les clients qui marchandent les prix des articles exposés sur les étals. Des grappes de femmes se lancent dans de longs palabres sur la cherté des produits, espérant obtenir une réduction providentielle sur certains articles. «Le kilo de citron est à quatre dinars», lance un vendeur de légumes. Cette phrase qui revient comme un leitmotiv provoque l'agitation et des cris de protestation au sein de la foule excédée par la cherté des prix dans un marché réputé pourtant pour être un des moins chers du Grand-Tunis. Un kilo de pommes de terre est écoulé à 1,480d. Une botte de persil est vendue à 800 millimes. «Je n'ai pas préparé le ousben de l'Aïd el Kébir. C'est d'ailleurs le cas de tous mes voisins à cause de la cherté du persil», raconte Khadija, quinquagénaire, habituée des lieux et mère de trois enfants âgés de six à dix ans. Et de poursuivre : «La rentrée scolaire pour un enfant dans le primaire revient à deux cents dinars; mon mari gagne trois cents dinars et moi, je ne travaille pas. J'habite à Bab El Fella». Maigrichonne, la quarantaine, Dhouha, une autre habituée du marché, reconnaît survivre grâce aux carcasses de dinde qui coûtent deux dinars et qui constituent l'essentiel de ses repas. «Il nous arrive de ne pas manger à notre faim. Cela fait plus d'un mois que je n'ai pas mangé de fruits. Le kilo de raisins coûte deux dinars huit cents, un poulet revient à cinq dinars. Le kilo de tomates coûte six cents millimes. Or je dispose d'un budget qui ne dépasse pas cinq dinars par jour. Il m'arrive de nourrir ma famille avec seulement trois dinars». Ouahida prend part à la conversation. Cette mère au foyer, qui habite depuis plusieurs années à Bab Jedid, a un mari qui travaille un jour sur deux. Le couple, qui a trois enfants, peine à joindre les deux bouts et arrive difficilement à s'en sortir grâce aux travaux de ménage que fait Ouahida dans des maisons de particuliers. Cette dernière qui s'approvisionne au marché de Bab El Fella n'a pas goûté à la viande depuis plusieurs mois.
Elle n'a d'autre choix que d'acheter les abats de volaille écoulés à deux dinars cinq cents millimes le kilo. Elle les accompagne de pommes de terre pour en faire un plat consistant pour sa progéniture. La fatigue se lit dans les yeux de cette femme dont le seul souci est de pouvoir nourrir ses enfants tous les jours. «Nous n'arrivons pas à manger équilibré, mes enfants et moi. Ils ne mangent pas de fruits car leur prix est trop élevé. Un kg de banane est à quatre dinars, les dattes 2e choix sont écoulées à trois dinars le kg. C'est un luxe pour nous. Ils mangent juste des abats de volaille. Le poisson, n'en parlons pas. Vous ne trouverez pas de poissons dans ce marché où les pauvres comme moi viennent faire leurs courses. C'est un véritable luxe auquel nous ne pouvons accéder». Elle finit sur un ton amer : «Les riches s'enrichissent et les pauvres s'appauvrissent».


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